C’est avec une certaine émotion que je m’adresse à vous ce soir. C’est
en effet la première fois que je m’adresse à vous en tant que ministre pour
vous présenter mes vœux de bonne et heureuse année 2013.
A cet instant, je veux avoir une pensée particulière de réconfort pour
nos compatriotes wallisiens, durement affectés par le cyclone Evan. Je veux
qu’ils sachent que la République est de tout cœur avec eux dans les épreuves
qu’ils affrontent et que le gouvernement sera à leurs côtés dans l’effort de
reconstruction.
J’ai aussi une pensée pour nos compatriotes otages et pour leurs
familles qui connaissent l’angoisse de l’attente.
Pour mon action, trois priorités m’ont été assignées par le Président de
la République, sous l’autorité du Premier ministre : lutter contre la vie
chère, s’attaquer au chômage en redonnant une espérance à la jeunesse et
impulser le développement économique.
Une méthode m’a guidé : l’écoute et le respect, la concertation et le lien
constant avec tous les élus.
Une exigence m’a obligé : aller sur le terrain, aller à votre rencontre,
sur tous les territoires sans fuir les difficultés.
Une réalité s’est imposée : nos outre-mer sont divers et nécessitent
chacun une attention particulière, même si des réponses globales et
transversales sont aussi pertinentes.
De nombreux signaux forts ont été adressés aux outre-mer par le
Président de la République et par le Premier Ministre : trois ministres
originaires des outre-mer, un ministère des outre-mer de plein exercice, un
budget 2013 en hausse malgré le nécessaire redressement de nos finances
publiques, la loi contre la "vie chère" parmi les premiers textes
législatifs promulgués, des Conférences économiques et sociales dans nos
territoires, une place renforcée dans la mise en place des nouvelles politiques
de l’emploi (emplois d’avenir, contrats de génération), le financement de
l’économie avec la Banque publique d’investissement, ou encore des créations de
postes dans l’Education nationale là où les besoins étaient les plus
manifestes.
Mais au-delà, nous avons beaucoup travaillé depuis 7 mois. Oui, ensemble, nous
avons remis la diversité de nos outre-mer au cœur de la République.
En Guyane, terre de promesses, de réussite et d’avenir, nous avons
renforcé avec une nouvelle ardeur les relations avec le Brésil et nous nous
sommes attaqués aux questions liées à l’orpaillage clandestin et à
l’insécurité.
A la Réunion, où j’ai effectué mon premier déplacement pour fêter le 14
juillet 2012, j’ai dévoilé les grands axes de la future loi portant régulation
économique des outre-mer. Cette loi, nous aurons tous à la faire vivre, à la
Réunion comme ailleurs.
A Mayotte, la convergence a été fortement améliorée et des efforts
importants ont été accomplis. Un seul exemple : la revalorisation du RSA
de plus de 50% dès le 1er janvier 2013. Cette convergence sera renforcée au 1er
janvier 2014 avec la transformation de ce département en région
ultrapériphérique d’Europe.
En Polynésie française, nous accompagnons le redressement des finances
de la collectivité, et l’Etat prendra toute sa part dans la relance de
l’activité économique.
Avec la Martinique, comme avec la Guyane d’ailleurs, nous poursuivrons
la mise en place de la collectivité unique, et nous donnerons sa pleine mesure à
la célébration du centenaire de la naissance d’Aimé Césaire.
En Nouvelle-Calédonie, dans le prolongement du comité des signataires,
nous continuerons de faire vivre ce beau processus qu’est l’accord de Nouméa.
Je sais que tous, l’Etat, et les partenaires impliqués, nous ferons tout pour
que le temps qui nous sépare des élections provinciales soit une période utile.
A Wallis et Futuna, nous accompagnerons l’Assemblée territoriale dans la
mise en place d’une véritable politique sociale pour les personnes âgées et les
handicapés.
A Saint-Pierre et Miquelon, nous jetterons les bases d’un développement
nouveau et l’Etat accompagnera l’archipel dans ses projets, comme j’aurai
d’ailleurs l’occasion de le dire en m’y rendant bientôt.
En Guadeloupe, l’Etat renforcera les moyens de lutte contre la
délinquance et l’insécurité, et il soutiendra les projets structurants en
matière de traitement des déchets ou de transports.
Je n’oublie ni Saint-Martin, dont l’Etat soutient le redressement
financier, ni Saint-Barthélemy, que l’Etat appuie dans son évolution vers le
statut de PTOM, et je salue enfin les scientifiques qui œuvrent pour que les
Terres australes et antarctiques françaises renforcent leur caractère de
réserve de biodiversité et conserve leur rôle géostratégique.
Tout cela, mes chers compatriotes, résulte des engagements du candidat
François Hollande pour les outre-mer. C’est désormais la politique du Président
de la République et du gouvernement. C’est ma feuille de route.
Mais il nous faut voir plus loin, il nous faut faire vivre un grand
dessein pour les outre-mer, pour tous les outre-mer. Beaucoup de clichés sont
véhiculés depuis des années sur nos territoires et nous ne pouvons plus laisser
dire !
Car les outre-mer sont les mieux placés aujourd’hui pour montrer à la
France entière ce qu’elle peut être demain : une terre d’innovation et
d’excellence.
Les chantiers sont multiples : production agricole et développement
durable, énergies renouvelables, tourisme, réseaux de transport novateurs,
nouvelles technologies. Et bien d’autres encore. Les défis sont immenses, et
nous allons les relever !
Nous allons nous engager dans un chemin nouveau, celui du progrès dans
la justice. Nous allons briser ces chaines de la fatalité dont on prétend, à
tort je l’affirme, qu’elles nous empêcheraient d’assumer pleinement notre
avenir.
Les talents ne nous manquent pas ! Je les ai vus partout où je suis
allé. L’énergie est là, prête à se déployer.
Soyez assurés que je porterai tous ces sujets avec la même détermination
que celle qui m’a animé pour engager la lutte contre la vie chère.
Je veux enfin, ce soir, adresser plus particulièrement un message
d’espoir à notre jeunesse. Je sais les difficultés que vous rencontrez, la
désespérance qui est parfois, trop souvent, la vôtre, et pour cause : la
difficulté à poursuivre des études, à accéder à des emplois à hauteur de vos
compétences, à se loger, à voler de ses propres ailes. Derrière les froides
statistiques, il y a des vies qui ne demandent qu’à s’épanouir, des parents
inquiets, des ainés résignés. Nous ne voulons plus cela. Le Gouvernement, je
vous l’affirme, a pris la mesure de la crise profonde qui nous menace tous, à
Saint-Denis, à Mamoudzou, Fort-de-France, Pointe-à-Pitre, à Cayenne, Nouméa,
Papeete ou ailleurs.
La tâche n’est pas facile, les obstacles sont nombreux et il y a des
efforts et des sacrifices à consentir. Mais le défi est exaltant.
Je veux très simplement vous dire que le gouvernement sera à vos côtés
pour vous redonner le sens de l’espoir.
Mes chers compatriotes, je vous présente mes meilleurs vœux pour cette
année 2013. Qu’elle vous apporte, à vous et à tous ceux qui vous sont chers,
bonheur, joie et fraternité.
Vive les outre-mer !
Vive la République !
Vive la France !