En Russie, les pratiques
divinatoires d’hiver ont toujours été très populaires. Même si l’Eglise
orthodoxe ne les a jamais approuvées, dans les campagnes et dans les
villes, les gens n’ont jamais manqué une occasion de lever un pan du
voile de mystère entourant leur avenir. La Voix de la Russie a choisi,
avec la culturologue Maria Chabanova, les plus intéressantes pratiques
divinatoires hivernales.
La période des prophéties d’hiver commence le 22 décembre, jour du
solstice d’hiver, et se termine le jour de l’Epiphanie, le 19 janvier.
On pense que les moments les plus propices pour la divination sont la
nuit de Noël, l’Epiphanie, et bien sûr la nuit du Nouvel An. Selon ce
qu’on dit, ce sont ces jours-là que les prédictions sont les plus
sûres. Maria Chabanova estime que le temps des miracles est déjà là, et
il convient de l’accueillir en pleine conscience :
«
En Russie, depuis la nuit des
temps, les divinations par la bougie sont très prisées. Cependant, peu
de gens savent les pratiquer correctement. Il faut, tout d’abord, des
bougies d’Eglise, qu’il est préférable d’avoir préparées à l’avance,
lors de la liturgie pascale ou de l’Epiphanie. L’eau dans laquelle on
va verser la cire de la bougie, est un élément important.
On remplit d’eau une
assiette creuse, on y met un morceau d’encens, puis le soir on la sort
dans la rue ou sur un balcon, où on la laisse jusqu’au lever du soleil.
C’est très bien si les étoiles et la lune se reflètent dans l’eau. Une
fois tout cela fait, le soir suivant, on peut directement se lancer
dans la divination. On pose à haute voix les questions importantes, on
fait fondre la cire, et on la verse dans l’eau. A partir de la forme
qui apparaît, on peut interpréter l’avenir.»
En général, les diseurs de bonne aventure sont intéressés par des
questions de tout temps actuelles telles que l’amour, le lieu de vie,
la santé, la richesse. Si l’on fait tout correctement et que l’on n’est
pas trop paresseux pour préparer comme il se doit tous les «
ingrédients »
de la divination par la bougie, alors plutôt que de ne voir que des
morceaux informes de cire flotter dans l’eau froide, on verra des
formes tout à fait distinctes, symboles de l’avenir. Ce qui est
important, comme on dit, c’est de faire cela avec conviction et
enthousiasme.
Pour ceux qui sont prêts à prendre plus de temps pour leurs
prédictions, il existe une belle coutume rurale : la divination à
l’aide d’une brindille de pommier ou de cerisier. Dans la nuit du 24 au
25 décembre, il faut couper une branche de pommier ou de cerisier. Chez
vous, il faut la mettre dans un vase au chevet de votre lit et poser la
question qui vous intéresse. Si la branche fleurit rapidement, alors
votre souhait se réalisera bientôt. Si avant le 19 janvier, seuls
quelques bourgeons ont eu le temps de se développer, alors votre
question aura une issue favorable, mais pas aussi vite que vous ne le
souhaiteriez. Mais si la branche reste nue, alors il faut vous faire
une raison : ce que vous désirez n’est pas réalisable pour le moment.
On dit, qu’il est très rare que la branche ne fasse pas que donner des
feuilles, mais commence à fleurir. Si c’est votre cas, attendez- vous à
un grand bonheur ou à une grande réussite pour la nouvelle année. La
Russie ne serait pas la Russie, si l’on n’y pratiquait pas la
divination à l’aide de neige. Maria Chabanova est convaincue qu’il
convient de ne pas ignorer cette méthode de divination :
« C’est dans une certaine mesure une façon très puérile de dire la
bonne aventure, mais elle est encore très populaire dans les campagnes.
Le rituel s’effectue le soir. Faites un vœu, sortez dans la rue,
marchez sur la neige fraîche, seulement celle qui vient de tomber, en
faisant un cercle. Puis sans regarder, retourner vers votre maison. Au
matin, regardez vos traces. Si elles ont été effacées et croisées par
d’autres, alors votre souhait ne se réalisera pas. Si vos traces sont
intactes, alors vous avez de la chance, bientôt votre vœu sera exaucé.
»
L’important est de ne pas tenter de répéter la divination «
par la neige » dans la nuit du
réveillon, car le risque qu’une foule en fête piétine votre «
chemin du désir »
est très élevé. On peut s’arrêter à quelque chose de plus traditionnel,
et bien sûr se rappeler que nous sommes nous-mêmes les maîtres de notre
destin, quels que soient les résultats de la prophétie.