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Meilleurs Vœux
Nous adressons des souhaits et recommandations à nos ''grands hommes'',
a nos femmes d’importances, a ceux qui nous dirigent. Participons à la
vie de la patrie, je vous en convie, mes concitoyens locaux et ceux de
la diaspora parce que nous lui devons cela. Haiti dépend de chacun de
nous.
Bonne année 2014 que le repas soit copieux et accessible
a nous tous sans exclusion.
Enfin enterrée l'année 2013 avec son lot de troubles et son refus de
mieux faire pour Haïti.
Du bidonville cauchemardesque de Cité Soleil aux masures éclatantes en
peinture fraîche de "Jalousie" sur les hauteurs de Pétion-ville,
rejoignant les indescriptibles 'bateys'" agglomérations surannées,
invivables, en République Dominicaine observons bien... : la culture de
la pauvreté va bien. Cette mauvaise herbe que nous cultivons dans nos
jardins intérieurs, nous tient, nous rattrape en plein jour, et
cancérigène, nous ramollit jusqu' a la moelle.
Et, L' haïtien en terre natale comme l'haïtien national de la diaspora,
tous deux, s’en trouvent affectés. Ils en inhalent le relent
pestilentiel.
Dans les salons Petionvillois nous avons beau faire mine d’ignorer cet
état de chose, le malaise persiste quand la situation perdure tout
autour et dérange. Nous savons bien de quoi il s’agit : C'est le
dénuement, la misère, l'indignité qui nous gêne parce qu' inacceptable.
Et est-ce pour ne pas se définir partie prenante ou responsable de ce
fléau que nous plongent dans un optimisme de survie ''business-like’’.
On se convainc que ''La vie est belle'', admettant d'emblée que ''la
vie en rose'' va défaire comme par miracle l'agression, purifiant ''vlé
pa vlé '' l’air vicié pour la rendre respirable.
Cette projection qui n'a rien d’intrinsèquement mauvais, sinon qu'étant
irréelle, nous assujettis sans nous aider. La preuve, nous nous y
prendront à vouloir acquérir en tout, le niveau des pays riches. Leurs
agissements et coutumes, leurs brands sont des modèles à atteindre
malgré la spécificité de nos circonstances locales sujets aux aléas et
tutelles internationaux.
Le changement dans la perception et le progrès n’a pas abouti. Nous
l'avions tant souhaité pour 2012, puis en 2013. Résignés, il paraîtrait
raisonnable de prétendre que le chiffre 13 ne porte pas chance.
Dans nos campagnes, nos populations, les plus
vulnérables souffrent de la faim, conséquence du manque d’emplois. La
vie chère intensifie les privations pour cause du salaire dérisoire.
L'ignorance endémique conduit à la médiocrité par manque de formateurs
qualifiés. La débrouillardise et la corruption graissant le système par
ailleurs dysfonctionnel, sous-tend l'informel et la criminalité. La
charité ONG ou institutionnelle rapetisse. On n’en veut pas mais on n’a
pas de choix que celui de l’accepter, alors faute de mieux. L'Agression
est intériorisée !
Une solution immédiate en perspective ?
Une solution immédiate en perspective ? Existe-t-elle vraiment dans la
migration, dans l’exil? Direction la frontière Dominicaine malgré les
risques d'expulsion subséquents a l'arrêt du Tribunal Constitutionnel
Dominicain, décision raciste et xénophobe. Atteindra-t-on le Brésil
malgré l'énorme distance ? Aborderons-nous un bateau pour les Bahamas
pourtant sans savoir nager ? Tous les chemins ne mènent-ils pas à Rome,
au mieux, à la possibilité d'une libération ? Une évidence : Quand une
tranche de population décampe ceux qui restent en arrière sont encore
nombreux et pour eux rien n’a changé.
Nous étions pourtant bien partis pour le changement. Nous pensions tout
avoir : la jeunesse mais aussi l'audace d' un talentueux Tête Kalé et
l'illusion d' une nouvelle génération post- Préval/Aristide dans la
nécessité de corriger le monde dans l’après 12 Janvier 2010 de la ruine
sismique catastrophique. Nous allions créer des emplois en masse,
régler le problème tout de suite. . .
Quelque chose a foiré, pourquoi sommes-nous encore démunis? Qui a
détruit notre rêve de bien manger et de bien-être international et qui
a combattu notre objectif de solidarité dans le partage? La confusion
pousse à la résignation quand la gangrène au pays, on le sait, était à
un stade bien avancé. Le découragement force au recueillement tandis
que la dure réalité s'obstine à nous aveugler.
Nous avons vite fait de désigner notre bouc-émissaire. Il y a bien un
ou des responsables dans ce dilemme. Tête kalé ou Gargotte sont les
premiers en ligne de reconnaissance de certains. C’est du pareil au
même, après tout ils sont indissociables. Les partisans, eux préfèrent
pointer du doigt nos ex leaders charismatiques détrônés puis revenus au
pays et leurs représentants, actuels, ces opposants au sein de cet
autre pouvoir qu’ils ne peuvent sentir: le parlement. '' Un nid de
vagabonds!'' - avancent-ils.
Et pourtant, la vérité c’est que nous sommes avant tout,
nous les citoyens, les vrais responsables pour des raisons de choix,
d’intérêt personnel et de désintérêt national. Faute de reconnaître
ceci, nous serons figés et défaits dans une avancé faussement illusoire.
Désintérêt national ?
Hélas, La lutte pour Haïti a-t-elle aujourd'hui encore un sens pour
nous-autres haïtiens ? Cela fait longtemps que nous attendons des jours
meilleurs. Nos ''traversée du désert'' sont pénibles et sont
nombreuses. Rendons-nous à l’évidence, il nous faudra confier nos
aspirations à la clémence des temps meilleurs. Pour ainsi dire, nous ne
pouvons qu'espérer que 2014 nous épargne les tourmentes récurrentes et
les peines de l'année précédente. Et pour cela il ne suffira pas d'être
ingénues ou de blâmer l'autre et son associé, il nous faudra assumer,
nous-autre les risque et prendre des mesures de notre propre ressort...
Et, si nous pensions aux résultats que nous pourrions obtenir à partir
de mesures citoyennes proactives ? Formons des vœux, lançons les sans
réserve et sans parti-pris. Ils nous concernent nous, les haïtiens,
devenus les nomades du monde, pourtant toujours attachés à notre petit
bout de territoire national. Nombreux sont ce qui répondrons à l’appel.
On l’a bien vu quand l’affaire Sentencia de la République Dominicaine a
voulu nous humilier.
Nous adressons des souhaits et recommandations à nos ''grands hommes'',
a nos femmes d’importances, a ceux qui nous dirigent.
Participons à la vie de la patrie, je vous en convie, mes concitoyens
locaux et ceux de la diaspora parce que nous lui devons cela. Haïti
dépend de chacun de nous.
Bonne année 2014 A TOUS, que le repas soit copieux et
accessible à nous tous sans exclusion.
Michelle Mevs Portes
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