Vœux de François Bayrou
Chers amis,
C’est le moment heureux
des vœux. Je tiens à vous dire les miens, avec affection.
Notre pays est plongé
dans l’incertitude sur son avenir. Comme tous les ans, le Président de la
République s’est exprimé, et comme à peu près tous les ans, sous
des présidents différents, le discours avait un air de déjà vu. L’exercice
est bien sûr un peu convenu : cette intervention
ressemble chaque année à un catalogue, cherchant à mentionner
tout le monde et donc n’impliquant réellement personne.
Mais le plus
grave, qu’on ressentait si fortement hier, c’est que le réel en est
absent.
S’il s’agit de dire que
le gouvernement a beaucoup fait et qu’on est tout près du but, il y a plus de
trente ans qu’on aperçoit « la lumière au bout du tunnel » !...
Or les Français voient bien, dans leur vie de tous les jours, que le réel
ne ressemble en rien à ce que les officiels leur décrivent. La vie dans la
réalité est si éloignée des mots qu’emploient les gouvernants que le discours
n’a plus de crédibilité.
Tout cela ne peut pas
être corrigé à la marge. Il n’existe aucune chance que la situation change
réellement sans que soient repensés l’organisation de l’action publique
et le fonctionnement de notre société. L’éducation nationale, la formation
professionnelle, l’État, les collectivités locales, notre sécurité sociale,
notre fiscalité, nos codes et nos règlements, nos institutions, tout cela s’est
peu à peu engourdi, sédimenté sous le poids des habitudes, et est donc devenu à
la fois trop lourd et inefficace.
Tant que le réel ne
reprendra pas sa place dans la vision des dirigeants, les efforts déployés
demeureront vains, je le crains.
Et le réel ne pourra
reprendre sa place tant que la politique du pays demeurera un théâtre où tous
les pouvoirs sont concentrés entre les mains de deux appareils de partis,
avec un soutien populaire terriblement limité, et qui eux-mêmes sont déchirés
en luttes internes.
Un jour viendra, je
n’en doute pas et j’en forme le vœu, où tout cela apparaîtra en pleine
lumière, où la vérité des choses et des gens s’imposera, permettant à des
équipes courageuses de reconstruire ce qui doit l’être.
En attendant, il faut
être au plus près possible des Français. Car ce sont eux qui souffrent de cet
affaiblissement général de leur pays. C’est pourquoi l’engagement local est si
important en ce début d’année.
C’est pourquoi j’ai
choisi de m’investir de toutes mes forces auprès de mes compatriotes de Pau. Je
suis persuadé que ce qui est pour l’instant bloqué au plan national peut être
débloqué au niveau local, et là seulement. C’est là, au plus près du terrain,
que la proximité, la présence, le sens du service et
l’imagination peuvent changer les choses. C’est là, durant cette
crise qui risque de durer et de s’aggraver, qu’on peut vraiment être utile.
C’est ainsi que l’année
qui commence sera, je le souhaite pour chacune et chacun d’entre vous,
heureuse, chaleureuse et lumineuse.
François Bayrou
PS :
Vous avez été très nombreux à m’adresser des messages de soutien depuis
l’accident (stupide il faut bien le dire) qui m’est arrivé. Vos encouragements
m’ont beaucoup aidé. Aujourd’hui tout va mieux, grâce à l’équipe chirurgicale
compétente et attentive de l’hôpital de Pau. Je suis sorti et le pronostic est
favorable pour ma main. Votre présence amicale m’a fait chaud au cœur. La
campagne à Pau reprendra dès lundi.
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