Des Zimbabwéens désespérés
à la recherche d'argent liquide pour Noël
HARARE — Des milliers de
Zimbabwéens ont passé Noël à rechercher désespérément de l'argent
liquide, faisant la queue devant les rares distributeurs de billets
alimentés, après l'annulation de l'ouverture des banques en ce jour de
fête dans ce pays ravagé par l'inflation.
"J'espère toujours pouvoir mettre la main sur quelque chose à dépenser
(...) mais il se fait tard pour les cadeaux de Noël", se lamentait
Augustine Mukaranga, dans une queue de plusieurs dizaines de personnes
patientant devant un distributeur de billets de la Barclays Bank dans
le centre de la capitale zimbabwéenne Harare.
La pénurie d'argent liquide a forcé nombre d'habitants de ce pays
ravagé par une inflation galopante (officiellement près de 8.000%) à
annuler des déplacements en province pour les fêtes de fin d'année.
Les retraits d'argent sont limités depuis plusieurs semaines dans les
banques et la plupart des distributeurs automatiques se sont vite
taris. Lorsque la rumeur fait état de distributeurs alimentés, de
longues queues se forment aussitôt devant les machines.
Une autre femme patientant devant la Barclays explique qu'elle
n'a pas été en mesure d'acheter un ticket de bus pour rentrer dans son
village natal de Gutu, dans une zone rurale au sud d'Harare, où elles
espérait passer Noël en famille.
"Je suis ici depuis plusieurs heures, parce que je n'ai plus
rien. J'espère obtenir un peu d'argent pour rentrer chez moi, mais je
n'y crois pas trop", explique-t-elle sans révéler son identité.
Le gouverneur de la Banque centrale zimbabwéenne, Gideon Gono,
accuse les changeurs de monnaie, les "cash barons", d'être responsables
de la pénurie d'argent liquide et a offert des récompenses à tout
citoyen qui apporterait des informations permettant de poursuivre ceux
qui ne respectent pas les lois sur le change.
M. Gono avait annoncé que les banques seraient ouvertes le jour de Noël
et le lendemain, mais ces plans ont finalement été annulés, les banques
étant seulement restées ouvertes quelques heures de plus lundi.
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