Noël dans le monde: entre
espoir de paix et mise en garde
Ce pays appartient à Dieu. Il ne peut pas être pour
certains un pays de vie et pour d'autres un pays d'occupation et une
prison politique», a-t-il déclaré dans la basilique de la Nativité dans
cette ville de Cisjordanie où le Nouveau Testament situe la naissance
de Jésus-Christ.
«Tous ceux qui sont rassemblés ici par Dieu doivent avoir la vie, la
sécurité et la dignité», a-t-il affirmé aux fidèles venus du monde
entier.
Dans la journée, des centaines de chrétiens de Gaza s'étaient pressés
au poste frontière d'Erez, entre la bande de Gaza et Israël, après
avoir obtenu l'autorisation de l'armée israélienne de se rendre en
Cisjordanie pour les fêtes de Noël.
La plupart se rendaient à Bethléem, la ville de la naissance du Christ.
D'autres allaient ailleurs en Cisjordanie occupée et en particulier à
Jérusalem-est, annexée par Israël.
Israël a accordé des permis de passage pour Noël à quelques 520
chrétiens de Gaza sur les 3500 membres environ de cette communauté.
Seuls les chrétiens en bénéficient, Israël ayant entièrement bouclé le
territoire, décrété «entité hostile» suite à la prise de contrôle de la
bande de Gaza en juin par le mouvement islamiste Hamas, qui prône la
poursuite de la lutte armée.
À Rome, le pape a dénoncé «l'utilisation abusive des ressources sans
aucune précaution» et a appelé à «donner du temps» à ceux qui ont
besoin d'aide pendant la messe de minuit célébrant Noël au Vatican,
dans une basilique Saint-Pierre noire de monde.
Durant son homélie Benoît XVI a dénoncé «les conditions dans lesquelles
se trouve aujourd'hui la terre, en raison de l'utilisation abusive des
ressources et de leur exploitation égoïste et sans aucune précaution».
S'adressant en italien aux milliers de fidèles massés dans la basilique
et aux millions d'autres suivant la messe à la télévision dans le
monde, Benoît XVI a demandé : «Avons-nous du temps pour le prochain qui
a besoin de notre parole, de ma parole, de mon affection ? Pour la
personne souffrante qui a besoin d'aide ? Pour le déplacé ou le réfugié
qui cherche asile ?».
L'humanité «est si occupée d'elle-même», a poursuivi le pape, «elle a
besoin de tout l'espace et de tout le temps de manière si exigeante
pour ses propres affaires qu'il ne reste rien pour l'autre - pour le
prochain, pour le pauvre, pour Dieu», a-t-il poursuivi.
Mardi à midi, Benoît XVI doit prononcer la traditionnelle bénédiction
urbi et orbi (à la ville et au monde) du balcon de la basilique
dominant la place Saint-Pierre.
En Amérique latine, l'espoir de passer le réveillon de Noël en famille
s'est une nouvelle fois envolé pour les trois otages de la guérilla
colombienne des Farc qui devraient cependant être libérés prochainement
au Venezuela, et pour Ingrid Betancourt qui aura 46 ans le jour de Noël.
À Paris, un comité de soutien aux otages en Colombie a appelé les
Français, les Colombiens et les sympathisants de cette cause à allumer
une bougie le jour de Noël et la placer à leur fenêtre, leur balcon ou
sur le seuil de leur maison, en signe de solidarité avec les
prisonniers des Farc.
En Irak, dans la petite église de la Vierge Marie, en plein coeur de
Bagdad, une poignée de fidèles a bravé la peur pour célébrer Noël. Même
si cette fête a perdu de sa magie dans une ville dévastée par les
violences.
Pour des raisons de sécurité, la messe de minuit n'est plus qu'un
souvenir pour les chrétiens depuis l'invasion américaine de mars 2003.
Une messe est célébrée au crépuscule, à la veille de Noël, et une autre
le lendemain matin.
Cyberpresse.ca
|
|