Kalikantzari, quelles créatures se cachent derrière
ce nom mystérieux ?
Ce sont des esprits démoniaques. Ils
sont décrit comme étant noirâtres, très laids et très maigres. Extrêmement
grands ou parfois très petits, selon les légendes, ils ressemblent à des nains
aux visages sombres et aux cheveux longs et raides. Leurs ongles sont crochus,
sales et d’une longueur égale à la taille de leurs mains. Leurs pieds sont de
travers et quand ils marchent, ils semblent boiter. Ils portent des chaussures
faites d’une semelle en bois ou en fer, ressemblant ainsi à des pieds de bouc.
Ces esprits, habillés de vieilles guenilles et même parfois nus, portent un
bonnet en poil de cochon sauvage.
D’où viennent-ils ?
Les récits relatant les exploits des Kalikantzari remontent
à des temps très éloignés.
Les Anciens croyaient que les âmes
trouvaient la porte de l’Hadès ouverte, en profitaient pour monter dans le
monde d’en haut et courraient partout sans contrôles ni interdits.
Beaucoup plus tard, les Byzantins
fêtaient la Douzaine en musique, chansons et mascarades. Les hommes, le visage
masqué, en profitaient pour commettre toutes les vilenies possibles en faisant
preuve de beaucoup d’audace et sans éprouver la moindre honte. Ils
importunaient les gens sur les routes, envahissaient les maisons et
chamboulaient les ménagères. A ceux qui avaient fermé portes et fenêtres, ils
réclamaient des saucisses et des gâteaux afin de les épargner. Cependant, ils
trouvaient toujours un moyen pour pénétrer dans les maisons même s’il fallait
pour cela passer par la cheminée. Cela durait douze jours jusqu’à l’Épiphanie
où avec la grande bénédiction tout s’arrêtait et les hommes se calmaient.
Au fil des années, des croyances
restées vivaces et de l’imagination populaire sont nées des créatures forcenées
que l’on appelle les Kalikantzari.
Selon la tradition, de Noël à
l’Épiphanie, on les voit apparaître dans les campagnes, sur les routes et dans
les maisons. Ils surgissent des entrailles de la terre où, durant l’année
entière, en jalousant le monde d’en haut, ils emploient tous leurs efforts pour
tenter de scier les colonnes en bois qui soutiennent la terre afin qu’elle
s’effondre. Et au moment où ils touchent au but, Noël arrive, le Christ naît,
et miraculeusement le bois se reconstitue, alors, fous de colère, ils
s’enfuient et envahissent la terre pour tyranniser les gens.
Que font-ils ?
Ils
se livrent à toutes sortes de folies. Ainsi, les Kalikantzari courent les
chemins, grimpent sur les toits et entraînent les humains qui ont commis
l’imprudence de sortir en pleine nuit et les obligent à danser jusqu’à
l’épuisement. Si par malheur, ils réussissent à s’introduire dans une maison
par la cheminée, au cours de danses diaboliques, ils cassent la vaisselle et
gâtent les plats préparés. Voilà pourquoi, les humains calfeutrent les conduits
de cheminée et y font également brûler de l’encens parce que les Kalikantzari
n’en supportent pas l’odeur.
On accuse les Kalikantzari de
provoquer tous les maux survenant dans la maison pendant cette période. Sorte
de Père Fouettard, les mères menacent les enfants désobéissants de laisser
entrer les Kalikantzari pour qu’ils les emmènent avec eux.
Par exemple, on peut raconter
l’histoire rapportée par une femme. À la veille d’un Noël, alors qu’elle avait
achevé la préparation de ses gâteaux, elle s’aperçut que la nuit était tombée.
Elle avait été abusée par la lune car selon le dicton « Avec la lune de
janvier, la nuit, il fait presque jour ». Elle courût tout de même réveiller
ses enfants afin qu’ils aillent porter les gâteaux à cuire chez le boulanger.
Les enfants se levèrent et se mirent en route mais l’aurore tarda à se lever et
soudain au détour d’un croisement, ils entendirent des rires et des voix. En un
instant, les Kalikantzari envahirent la rue, s’emparèrent des moules et
renversèrent leur contenu sur le sol en dansant diaboliquement. À l’heure du
chant du coq, les Kalikantzari épuisés abandonnèrent les plats sur les toits
des maisons et s’enfuirent en tirant leurs langues rouges comme les flammes de
l’enfer et en agitant leurs queues comme des soufflets. Les enfants évanouis
n’avaient aucune force pour se relever, on les secoua et les aspergea d’eau
bénite. Ils reprirent leurs esprits et racontèrent leur malheureuse rencontre
avec les Kalikantzari. Après leur récit, plus personne n’osa s’aventurer au
dehors à la nuit tombée, durant cette Douzaine de jours.
Comment les empêcher d’agir ?
Chaque région de Grèce possède ses
propres méthodes afin de se protéger des Kalikantzari. Ici, on suspend aux
portes des passoires, ainsi, les Kalikantzari attirés vont commencer à compter
les trous, et absorbés par leur tâche, la nuit s’écoulera et le jour se lèvera
sans qu’ils n’aient eu le temps de commettre leurs forfaits. Là, les maîtresses
de maison tentent d’amadouer les Kalikantzari en accrochant dans la cheminée,
la veille de Noël, une saucisse puis la veille de l’Épiphanie elles disposent
sur les toits, des gâteaux qu’elles ont spécialement préparé pour les
Kalikantzari.
Ailleurs,
les maîtresses de maison laissent à l’intention des Kalikantzari une assiette
pleine de gâteaux et de miel, dans l’espoir qu’ils restent coller dans le miel.
En d’autres endroits, les habitants brûlent de vieilles chaussures dans les
cheminées, une épaisse fumée se dégage qui tient éloigner les Kalikantzari de
la maison ou bien encore, les hommes jettent du sel dans les flammes qui en
crépitant effrayera les Kalikantzari.
Domi
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