Quelques données sur l’arbre de noëlL’arbre de Noël fait son apparition dans sa version
contemporaine, dirons-nous, au XVème siècle, en Alsace. Il se diffusera ensuite
à une bonne partie de l’Europe et aux Etats-Unis. Cette place prépondérante au
plus fort même des fêtes solsticiales, tant païennes que chrétiennes, remonte
sans doute ici encore à l’Yggdrasil des Germains, l’arbre du monde, de la
vie, auprès duquel les Nornes (équivalentes des Parques) tissent la trame des
existences humaines. Le culte de l’arbre sera pratiqué en permanence par les
Germains et il fut l’objet de nombreux conflits entre paiens et
ecclésiastiques. Le thème de l’arbre, arbre ou axe du monde, est présent dans
toutes les mythologies indo-européennes et il remonte aux origines mêmes de ces
peuples. De fait, la forêt aura toujours été pour les Indo-Européens, et
notamment les Celtes, le lieu sacré par excellence. Les branches hautes des
chênes se joignant près du ciel et les troncs massifs font penser aux toits et
colonnes d’un temple grec. « La forêt, à cet égard, constitue un temple naturel. Elle
est intimité, violence et douceur, secret du monde, racines et frondaisons,
demeure de la mort et renaissance de la vie. » La décoration de l’arbre est également importante et
porteuse de significations : guirlandes, rubans, objets de paille, pommes (qui
symbolisent l’immortalité) ainsi que les bougies (voir ci-dessous). La maison
doit également être décorée. Le gui et le houx sont les plus prisés. Le gui
pousse sur les arbres en bonne plante parasitaire qu’il est et est doté d’une
incroyable longévité, symbolisant ainsi l’éternelle jeunesse. Pour les druides
gaulois, il est la plante sacrée par excellence. On s’embrasse sous le gui au
soir du 31 décembre. Mais ce symbole d’amour ne l’est devenu qu’après une tragédie dont les mythes ont le secret. En effet, la mort du dieu Baldr dans la mythologie germanique intervient après qu’il ait été touché par un rameau de gui. Censé être mort, il dort en réalité au royaume des morts, attendant la fin du crépuscule des dieux (hiver du monde) pour se réveiller au prin-temps. L’épouse d’Odin, Fri gga, bénira ensuite le gui, le chargeant dès lors d’une valeur positive (amour, jeunesse). Quant au houx, ses feuilles d’un vert chaud et ses baies
rouges sont omniprésentes dans les pièces de la maison. Sapin, gui et houx reflètent la continuité de la vie et de
la nature en dépit de la traversée hivernale. Autre élément végétal, la bûche, incontournable elle aussi
et à laquelle de nombreuses pratiques sont associées. Résumons simplement en
soulignant l’importance de sa décoration. C’est l’épouse qui la décore
(feuillage de houx, de gui et de sapin, entouré de rubans de couleur); c’est le
maître de maison qui la choisit. En bois de chêne, on l’allume avec un morceau
de la bûche brûlée l’année précédente. Au Canada, plus traditionnellement chez les francophones,
la bûche est un dessert que l’on sert immédiatement après le repas du
réveillon. De forme ronde et cylindre, c’est un gâteau roulé au crémage congelé
qui fait le bonheur des plus petits. Enfin, on peut graver dessus des devises, des runes ou des intentions. |
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