Des joueurs de musique accompagnent les pèlerins, on entendra la
marimba, instrument typique du pays, et la flûte, jouée par les adultes
c'est-à-dire en frappant au moyen de bâtonnets sur une carcasse de
tortue attachée à la ceinture. D'autres essayent de faire de la
musique avec deux coquilles de mer qu'ils frappent l'une contre l'autre
ou avec des "macarons", sorte d'instrument de musique qui se
confectionne à l'aide d'une petite citrouille à l'intérieur de laquelle
on a introduit de petites pierres. Les gens suivent le défilé en
chantant quelques cantiques à la Vierge ou des chants de Noël. On
procède de la même façon qu'au Mexique pour la demande de la "Posada",
hospitalité sollicitée par les pèlerins.
Durant l'après-midi du 24 décembre, arrive un cirque à Champérico,
c'est la fête qui commence. Elle dure huit jours. Les
camions du cirque parcourent les rues du village organisent leurs
stands, tentes, etc.
A l'aide d'un haut-parleur, se font continuellement entendre les
annonceurs, invitant les clients ou transmettent les sons d'une musique
populaire. A minuit, les bruits se font entendre encore plus
forts. Les cloches retentissent pendant plusieurs minutes, c'est
un tumulte qui dure jusqu'au matin.
A Champérico, on ignore les fêtes familiales, les joies du foyer.
Tous fêtent dans les rues, on danse, on s'amuse.
A l'église, une crèche de Noël est préparée, comme c'est la coutume,
avec des figurines de terre cuite faites au pays. Le tout est
disposé d'une manière bien symétrique, par exemple les moutons s'en
vont en file les uns derrière des autres à égale distance, dans un
droit chemin marqué de bandes de soie colorées en rouge,
qui est entouré de sciures de bois, colorées en vert pour symboliser le
terrain. On y a représenté des villages avec plusieurs petites
maisons, le marché central avec une quantité de vendeuses de différents
produits, un parc avec une fontaine et des oiseaux, un terrain
d'élevage de dindes, de poules, de lapins, de crapauds, etc... et
jusqu'à un couvent où les Sœurs se rendent en file et où un curé les
attend à la porte... Au-dessus de tout cet assortiment de
figurines, on décore un genre de baldaquin où pendent des boules de
Noël retenues par une chenille brillante de toutes les couleurs.
C'est le genre de crèche populaire au Guatemala.