L'Avent
"Le temps des nuits
sombres,
interminables, a commencé. Où que le regard se porte, il ne rencontre
que des
paysages nus que la végétation semble avoir définitivement désertés.
Comme pour
oublier que le soleil se fait trop rare, les habitants de l’hémisphère
Nord
s’organisent. Ils se regroupent entre villageois. Toute une vie
sociale se
met en place, elle durera tout au long de l’hiver."
Si l’Avent a aujourd’hui une résonance
exclusivement chrétienne,
la crainte, que les prochains beaux jours ne reviennent, obsédait déjà
les
anciens. Pour cette peur, ils affirmaient par des vœux leur espérance
du retour
de la végétation et du soleil. On retrouve la marque de cette espérance
dans un
grand nombre de fêtes, qui était célébré durant cette période.
Halloween en
Amérique du Nord, en Grande Bretagne et en Irlande, la Saint-Martin
dans le
nord de la France, en Belgique et en Allemagne, la Sainte-Lucie sont
autant de
prétextes pour se réunir, pour défiler ou pour chanter.
Elles paraissent toujours, l’exorcisme
indispensable à des peurs
ancestrales de nuits trop longues.
Repris par l’Eglise, ce temps marque
pour les chrétiens l’attente
de la fête de la Nativité, qui célèbre l’anniversaire de la venue de
Jésus-Christ parmi les hommes. Du latin adventus qui signifie « venue,
avènement », l’Avent est une période de préparation morale à la
fête de
Noël. Comprenant quatre dimanches, il débute le dimanche le plus proche
de la
Saint-André, soit entre le 27 novembre et le 3 décembre.
Si Noël
occupe dans nos consciences et dans nos habitudes la place que l’on
sait,
Pâques et la Pentecôte furent les premières fêtes célébrées par
l’Eglise.
L’anniversaire
de la naissance du Christ ne fut célébré qu’à partir du IVe siècle et
la
première mention de l’Avent comme période liturgique remonte, au VIe
siècle.
Pour préparer cette venue tant attendue, les chrétiens respectaient une
période
de pénitence, un austère « Carême de Noël » ou « Petit
Carême » qui durait six semaines.
Le pénitent
devait observer un jeûne de trois jours par semaine et jeûner également
la
veille de Noël jusqu’à la messe de minuit. La viande et les graisses,
le vin et
la bière, les fromages et même les poissons gras étaient alors
proscrits.
Les
occupations quotidiennes
étaient aussi régies par des règles précises. Ainsi, si l’on ne pouvait
certains jours ni laver, ni filer, ni assister aux veillées, les
mariages
étaient évidemment interdits pendant l’Avent. Mais ce jeûne fut ensuite
de
moins en moins respecté et il finit par disparaître au début du XXe
siècle.
Le livre de Noël, par
Nadine
Cretin p. 11 à 13. Ed. Flammarion
La Caraïbe
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