L’ île Sous le Vent
de Saint-Kitts, fut jadis l'île de Saint Christophe, la première
possession française aux Amériques, dans les Caraïbes. De
mémoire, elle fut colonisée le même jour par les Français et les
Anglais en 1623.
Le père Dutertre, le premier chroniqueur de l'histoire de la
colonisation française, nous raconte que l'île fut partagée entre les
Français et les Anglais ce qui ne manqua pas de créer des affrontements
de temps à autre, par ailleurs lorsque les navires de la flotte
espagnole sillonnaient aux abord des côtes, ne manquaient de
bombarder les fortins.
Les Français et les Anglais durent parfois s'allier, de même que les
esclavages pour repousser les attaques des Amérindiens ou des Espagnols.
A ce propos, nous pouvons lire les affabulations de certains linguistes
ou historiens, se contentant de réécrire ce qui fut par le passé,
faisant l'économie de faire leur propre recherche.
Ils voudraient que le peuple autochtone, les Ciboneys furent chassés
par les Arawaks et ces derniers par un peuple originaire du Venezuela
les Kalinagos (Caraïbes) nous ne savons en fait l'origine des Caraïbes,
plusieurs thèses s'affrontent à ce sujet.
Il est étonnant que l'on impose arbitrairement une origine
vénézuélienne aux caraïbes, pour l'heure c'est en Guyane qu'on
retrouve ces populations.
A l'origine, lors de la « découverte » des Amériques, les îles de
la Caraïbe ou anciennement (les portes du Pérou) furent un lieu de
confrontation entre diverses nations, mais lors du traité de
Tordésillas l'Espagne et le Portugal se partagèrent le monde[1] -
le mot n'est pas surfait, il s'agissait bien de cela.
Le Roi de France, François 1er demanda au Pape d'alors de lui montrer
le testament d'Adam qui l'excluait du partage du monde !
En conséquences, les Anglais et les Français eurent les miettes d'îles
qui n'intéressaient pas les Espagnols, quoique qu'ils tentèrent sans
grande conviction, de les reprendre, mais furent toujours
repoussés.
La colonisation française débuta à Saint Christophe (Saint Kitts et
Névis). Il fallait survivre dans de terribles conditions et
surtout être en permanence vigilant, car les attaques des Amérindiens
étaient incessantes.
C’est à partir de cette île que partirent les colons pour prendre
possession de la Guadeloupe et de la Martinique vers 1635.
Nous n'étions pas encore au temps du sucre, une industrie qui causa
l'animalisation des Hommes Noirs. A Saint Christophe, les colons
cultivaient le (pétun), l'esclave était un compagnon, les cases des uns
ne se différenciaient pas des cases des autres, bien souvent maître et
esclaves partageaient la même case, il y avait une proximité qui se
perdra dès lors que les îles se couvriront de cannaies et que la
fabrication du sucre nécessitera une main d’œuvre abondante. La
production du sucre dépeupla une partie d'un continent pour remplir un
autre.
Les siècles ont passé, aujourd'hui ces îles sont indépendantes[2]
depuis 1983. On développé ou construit leurs propres traditions,
dont l'une qui nous intéresse plus particulièrement.
Le Carnaval international de Saint-Kitts qui commence le
lendemain de Noël et se termine juste après le Nouvel An.
C'est un carnaval coloré et animé, célébrant la culture et le
patrimoine des Kitticiens. Il allie « l'exubérance du carnaval avec les
solennités accompagnant la célébration de la fête de Noël. Ce
carnaval, mélange de diverses influences (africaines, Européennes et
des influences régionales.)à travers le chant, la danse, le théâtre, la
poésie et les activités de rue.
Le carnaval de Saint-Kitts se distingue en raison d'une
segmentation, il y a des événements en fonction des catégories d'âge,
tels que le concours des jeunes talents, le carnaval des enfants et
pour les adultes les concours de calypso.
Lors du carnaval les rues sont décorées et animées, on peut
déguster « Le saltfish », les gâteaux, le boudin noir que l'on trouve à
tous les coins de rue, ainsi que bière de gingembre et « d'oseille. »
Ce carnaval à ses classiques comme les mascarades, le
traditionnel « Bull » s'apparentant à un événement, plutôt un
incident s'étant produit en 1900. Donc une survivance du passé.
Au cœur de ce carnaval, il y a les "Mocko Jumbies" tirant leur
origine dans la mythologie africaine. Ce spectacle émeut les
spectateurs, car ils marchent et dansent sur des échasses relativement
hautes.
Lors de ces mascarades les danseurs se vêtissent de costumes de
couleurs vives, éclatantes « Bejeweled » élaborés, se surajoutent
les coiffes à plumes.
Puis nous avons les clowns, un anachronisme dans un pays anglophone de
la caraïbe, les Kitticiens supposent que c'est l'héritage laissé par un
gouverneur français du 17e siècle ayant administré une partie de l'île,
l'autre étant entre les mains des Anglais.
Les rues sont sonores, les orchestres de calypso, de musique
traditionnelle, les orchestres de steel band (des vieux barils de
pétrole transformés en instrument de musique), de la musique, et encore
de la musique dans les rues pour réveiller le carnaval, mais dans tout
cela où est l'esprit de Noël, il est en musique à Basseterre (capitale
de l'île) des concerts de gospel sont organisés, des chants se
ressouvenant que Noël est pour les chrétiens la célébration de la
naissance du petit Jésus.