Porto
Rico
Epoque
précolombienne Nombre de populations amérindiennes ont vécu à
Porto Rico qui a peut-être connu la plus ancienne implantation humaine
de toute
la Caraïbe. Quand Christophe Colomb débarqua en 1493, l'île était
habitée par
les Taínos. Cette population le plus souvent pacifique, divisée en
tribus
autonomes, avait développé une culture, une langue et un système
religieux
élaborés. Fait rare, les femmes pouvaient prétendre au rôle de chef au
même
titre que les hommes. Elles étaient alors susceptibles d'avoir
plusieurs maris,
le plus souvent brûlés vifs lors de la mort de leur épouse. Les Taínos
entraient en communication avec les dieux et les morts en recourant à
certaines
pratiques qui modifiaient leur état de conscience, par exemple en
ingurgitant
une mixture hallucinogène composée de graines de cohoba et de
coquillages
écrasés. Doués pour les jeux de balle, ils inventèrent la balle en
caoutchouc
et donnaient aux résultats de leurs compétitions la valeur d'oracles.
1508
Les colons espagnols arrivent en armes d'Hispaniola sous le
commandement de Juan Ponce de León. Après avoir réduit en esclavage et
évangélisé les Taínos, nombre de conquistadors prendront pour
"épouses" des natives de l'île. Dès le début du XVIIe siècle,
l'immense majorité des Taínos seront soumis, vaincus par la supériorité
des
armes espagnoles ou terrassés par les maladies introduites par les
Européens.
Seules quelques poches de résistance subsisteront jusqu'au XIXe siècle
dans les
montagnes et les marais ou dans d'autres zones inaccessibles de l'île.
XVIe-XVIIe
siècles Les Espagnols s'installent à San Juan et en font
l'une des principales places stratégiques du Nouveau Monde. Au XVIIe
siècle,
ils fortifient massivement l'île pour la protéger des incursions
britanniques,
françaises et hollandaises. La mainmise de l'Espagne sur le commerce
régional
conduit Porto Rico à importer des esclaves africains et à se lancer
dans la
culture de la canne à sucre, du coton et du tabac, mais les bénéfices
de la
contrebande avec les îles voisines restent bien plus importants.
XVIIIe
siècle L'incapacité de l'Espagne à réprimer la contrebande
contribue à saper son autorité sur l'île tandis que Porto Rico commence
à
développer son identité propre. Cette tendance se trouve renforcée par
l'arrivée d'un nombre croissant d'immigrants et par l'émergence d'une
bourgeoisie composée de propriétaires de plantations de café. La
révolte
gagnant l'ensemble du Nouveau Monde, l'Espagne choisit d'assouplir ses
règles
commerciales, jusqu'alors drastiques, dans le but de conserver dans son
giron
les îles de Cuba et de Porto Rico.
XIXe
siècle Le débat sur les avantages et les inconvénients de
l'autonomie entre les loyalistes espagnols et les nationalistes
portoricains
anime la seconde moitié du XIXe siècle.
1868
l'échec d'une révolte dans la ville de Lares fait prendre
conscience à chacun l'importance de ce débat.
1897
l'île se voit dotée d'une autonomie relative avec un
gouvernement élu au niveau local, une monnaie qui lui est propre et des
représentants en Espagne. Mais très vite, les événements se précipitent
: la
guerre hispano-américaine aboutit à l'invasion et à l'occupation de
Porto Rico
par les états-Unis.
XXe
siècle Durant les cinquante années qui suivent, les
états-Unis
administrent Porto Rico comme un protectorat, en dépit d'incessantes
revendications autonomistes.
1917
la nationalité nord-américaine est accordée aux Portoricains,
juste à temps pour qu'ils puissent combattre lors de la Première Guerre
mondiale. Une politique de réforme et d'investissement permet
d'améliorer
l'économie, ce dont profitent les grands propriétaires fonciers
(notamment les
plantations de canne à sucre nord-américaines). Mais la dépression des
années
1930 frappe durement l'île et le mouvement indépendantiste se
radicalise.
Seconde
Guerre mondiale les militaires nord-américains s'approprient
de vastes territoires cultivables qu'ils ne restitueront jamais par la
suite,
notamment l'île très convoitée de Vieques. Porto Rico obtient le droit
d'élire
son propre gouverneur en 1948, peu après la mise en place par le
président de
l'opération "Bootstrap". Cette opération visant à relancer l'économie
de l'île consista surtout à vendre nombre d'entreprises publiques et à
accorder
des réductions fiscales aux entreprises américaines présentes à Porto
Rico.
1951
les Portoricains votent à une large majorité pour l'obtention du
statut d'état libre associé aux états-Unis, rejetant par là même celui
de
colonie. Les nationalistes revendiquant l'indépendance complète portent
leur
lutte sur le territoire nord-américain : ils tentent d'assassiner le
président
Truman et ouvrent le feu sur des membres du Congrès depuis le hall des
visiteurs de la Chambre des représentants. Le soutien politique aux
indépendantistes s'en trouve affaibli, tandis que la position de ceux
qui
souhaitent que Porto Rico devienne un état des états-Unis se voit
renforcée.
Pour autant, lors des nombreux référendums sur le statut de Porto Rico,
aucune
de ces deux doctrines n'a jamais été en mesure d'obtenir une majorité
décisive.
Années
1950-1960 le PNB de l'île continue de croître de manière
impressionnante cependant que près d'un million de Portoricains partent
travailler aux états-Unis.
Années
1970-1980 la période est marquée par de nombreux retours au
pays. L'obtention de la citoyenneté américaine facilitant ce mouvement
de
migration circulaire vaut à Porto Rico d'être considérée comme le "pays
des migrants".
1993
et 1998 - les Portoricains se prononcent à une
faible
majorité pour le statut d'état libre associé aux états-Unis plutôt que
d'état à
part entière. Comparée à la plupart des autres îles des Caraïbes, Porto
Rico
jouit d'un niveau de vie élevé. Mais l'île reste derrière les plus
défavorisés
des états américains et connaît un niveau élevé de chômage.
21
février 2000 plus de 100 000 Portoricains se réunissent
protester
contre la reprise des manœuvres de l'US Navy sur l'île de Vieques.
C'est sans
doute le plus grand rassemblement jamais organisé sur l'île. La foule,
poussée
par des responsables religieux, brandit le drapeau portoricain en
demandant la
paix. Bien que les organisateurs affirment qu'il ne s'agit pas là d'un
mouvement politique, nombre d'indépendantistes y participent, de même
que le
gouverneur Sila Calderon.
24
avril 2001 Calderon signe une loi interdisant toute activité
susceptible de provoquer un bruit supérieur à 190 décibels. Les
autorités
nord-américaines conviennent que le pilonnage répété de Vieques
constitue une
infraction à cette nouvelle loi mais déclarent qu'il se poursuivra.
Juin
2001 le président George W Bush décide de mettre fin au
bombardement de l'île, convenant de cesser toute activité militaire sur
l'île
avant le mois de mai 2003. Malgré la victoire obtenue à Vieques et en
dépit de
la capacité de l'île à décider de son propre sort, les Portoricains
n'ont
toujours pas le droit de participer aux élections nationales des
états-Unis.
2004
En septembre, le cyclone Jeanne s'abat sur Porto-Rico, causant
d'importants dégâts.
2006 Les
états-Unis interrompent le système de prêts à Porto Rico.
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