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cloches de noel

Joyeuses fêtes de  Noël et de Jour de l'An


Commémoration  de Noël  / Les décorations absentes au rendez-vous !

tidjo en haiti 

Noël 2008. Les années antérieures ont été plus fastes en termes de  décorations au niveau de la zone métropolitaine. Les sapins aux cimes  élancées offraient, par les guirlandes qui y étaient accrochées et les étoiles d’or ou d’argent, une symphonie de couleurs dans la nuit. 

Bref, l’ambiance était créée. Cette année : rien. À part quelques arbres de Noël observés dans quelques institutions publiques et  privées et le Palais national féeriquement décoré, on se croirait à n’importe quelle autre époque sauf celle de la nativité.

Sur l’autoroute de Delmas, s’étendent à perte de vue les entreprises  commerciales, mais, ce lundi, on peut compter sur les doigts celles dont la devanture rappelle qu’on est à 48 heures de la Noël. Le train-train quotidien s’y observe : des préposés qui s’activent, des clients qui marchandent, mais l’approche des festivités de fin d’année ne semble, outre mesure, influer sur leur comportement. « Ces fêtes arrivent dans un contexte de crise. Les maisons de commerce, durement touchées, évitent toute dépense non obligatoire », explique un employé. Philosophe, il se console : « Noël reviendra l’année prochaine ».

Un jeune homme ne cache pas son étonnement devant cette absence quasi- totale de décorations: « Il n’y a aucune différence, on se croirait en milieu d’année. Dans le temps, c’était à qui épaterait le plus par ses décorations. Un véritable concours !». Mais, admet-il, « la difficile conjoncture économique est venue avec d’autres priorités, ». Admirant
les efforts de rompre la grisaille des lieux consentis par une banque commerciale pour sa succursale de Delmas, notre jeune homme ne peut s’empêcher de s’exclamer : « Ce sont les plus spectaculaires du pays ! ».

Au centre-ville où la plus grande saleté s’étale, la situation n’est pas si différente de celle constatée à Delmas. On peut remarquer des maisons de commerce dont la devanture jure avec la période de Noël. « Même certaines magasins de jouets n’ont pas eu le souci, au niveau de l’apparence, de rompre d’avec la grisaille quotidienne », lance un bouquiniste de la rue Bonne Foi, qui se souvient de l’époque où Port- au-Prince brillait, dès la mi-décembre, de mille feux décoratifs. « Les gens avaient alors le cœur à la fête, mais depuis déjà quelque temps, et surtout cette année marquée par tant de catastrophes naturelles, la joie a fait place au désespoir. Beaucoup de gens ont perdu la vie. Les prix des produits de première nécessité, même s’ils ont peu baissé, restent hors de portée des petites et moyennes bourses. Par ricochets, les acheteurs sont devenus rares. Comment, dans ces conditions, demander aux commerçants de dépenser pour des décorations. D’ailleurs certains ne peuvent même pas payer leurs employés », explique, dans un bâillement où l’ennui et la faim se mélangeaient, le voisin du bouquiniste, lequel affirme avoir bouclé le cycle des études secondaires.

Au Champ de Mars, où le ministère des Affaires sociales doit distribuer des jouets aux enfants démunis, de modestes décorations s’observent. Mais, quelques pas plus loin, le Palais national offre un spectacle féerique. Un immense arbre de Noël miroite, la nuit, des reflets multicolores. De plus, la façade principale est un hymne à l’art de décorer. On soupçonne que la comptabilité du Palais national n’a pas lésiné sur les moyens.

Toujours des immondices

palais nationale haiti 

Au centre-ville, si les décorations brillent par leur absence, les immondices sont toujours présentes. Même si elles ont un peu diminué, on peut encore en observer à certains coins de rues. « Voilà le cadeau qu’on nous donne en cette époque. Un tas d’immondices en face de mon business », se plaint un homme âgé, appelant les autorités concernées à assumer leurs responsabilités. Plus d’un estime inconcevable que la capitale soit laissée dans cet état à 48 heures de la Noël et à quelques jours d’une nouvelle année. « Nous aurons alors terminé cette année comme on l’a commencé », lâche une jeune fille. Cependant, a-t- on appris, trois camions du Centre national d’équipements (CNE) ont été mis à la disposition de la municipalité pour rendre la capitale un peu propre en cette période.

Du côté de la mairie de Port-au-Prince, on informe que les responsables municipaux projettent de débarrasser la ville des vielles carcasses de voitures qui empêchent de circuler et qui enlaidissent les rues. Des problèmes de subvention confrontés au niveau de la Primature
retarderaient le projet.

Jean Panel Fanfan

LE MATIN mardi 23 décembre 2008









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