Feu du Yagna à une cérémonie
indo-guadeloupéenne
Photo Jean S. Sahaï
Quelques éléments de la cérémonie du
Yagna ou
Yajna, ce que nous écrivons sur ce sujet, est juste un aperçu, un
« savoir-plus » pour accompagner la photo prise par Jean S.
Sahaï au
mois de janvier 2009 en Guadeloupe au cours d'une cérémonie
indo-guadeloupéenne.
Yagna ou Yajna est une partie du
culte
hindouiste dans lequel on fait des oblations à différentes
divinités,
l’objectif étant que les divinités vous soient favorables. Il
correspond
à un sacrifice védique, c’est un moyen d’invoquer les dieux pour
obtenir leur
bénédiction et des faveurs.
C'est un culte que l’on peut qualifier
de
domestique lorsqu’il s’agit d’un Yajna d’intérieur, bien que
prescrit par
les prêtres, qui incitent les oblateurs à le pratiquer,
s’ils
espèrent voir leurs vœux se réaliser et l’obtention
d’une
meilleure qualité de vie.
Lors du sacrifice, des chants et des
mantras sont récités, toujours dans la même optique :
réalisation
des désirs en vue de la guérison d’une personne ou d’un groupe de
personne
voire pour une société tout entière
Ce culte revêt plusieurs rituels, le
plus
simple est celui réalisé par le maître de la maison, offrant une simple
oblation au feu sacré allumé dans une pièce de sa maison.
Une forme plus compliquée consiste à
allumer plusieurs foyers, de 3 à 5 et de verser dans le foyer des
céréales, du ghee ou
du beurre, ainsi que d’autres substances végétales choisies par un
prêtre, de
même les chants et les mantras entonnés lors de
l’invocation au
dieu Agni, Varuna, Indra, etc.
Certains Yagnas sont effectués à grande
échelle, pour le bien-être général de l'ensemble de la communauté, à
accroître
la fertilité des sols, faire tomber les pluies, pour la paix et
la
richesse…
Selon le degré de complexité, cela peut
durer de quelques heures à plusieurs jours, et le nombre de prêtres
participant
à la cérémonie, dépendra de la nature pour laquelle le Yagna est
effectué.
C’est un rite qui revient avec des
périodicités au cours de l’année, lors de l’ensemencement des champs ou
rizières, lors de la récolte, lors d’un événement social.
Un Yajna relativement populaire se
déroule pendant l’« Asvamedha
Yajna » ou le sacrifice des chevaux. Deux aspects : les
prêtes
incitent les fidèles à se couper les cheveux, qu’ils s’empressent de
vendre à
des grossistes, cheveux qui serviront à la fabrication des perruques ou
des
mèches pour le tissage, dans ce cas on parle de rajout.
Dans le passé, c’était une
démonstration pour les souverains de montrer leur valeur et l’étendue
de leur
influence, avec le recul des « monarchies » ce phénomène a
pratiquement disparu des traditions indiennes.
L’autre aspect du Yajna se déroulant à
l’extérieur consiste en la construction d’un autel généralement
avec des
briques, puis d’allumer le feu en utilisant des types spécifiques
d’herbes et
de bois, ensuite déverser dans ce feu les offrandes, tels
que le
beurre ou le ghee, des céréales, des graines de sésame, de l'eau et
toujours
accompagné par des chants et des versets du Veda sacré.
Pour conclure, le Yajna est le moyen le
plus élevé de l'adoration d’un dieu ou une façon de vivifier sa propre
foi.
Tony Mardaye
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