Les
Voeux 2009 de Claude Lise Président
du Conseil Général de la Martinique aux Martiniquais
L’année
qui
s’achève restera avant tout, pour la
Martinique, comme celle qui a vu la disparition d’Aimé Césaire.
Et nous avons tous
encore en mémoire l’immense émotion ressentie par le
peuple
martiniquais. L’émotion également ressentie bien au-delà des frontières
de
notre île et qui nous a rappelé, s’il en était besoin, l’exceptionnel
rayonnement de la pensée de ce grand humaniste.
Il nous a
quittés sans avoir eu le temps d’assister à un événement qui a marqué
les esprits en Martinique comme partout dans le monde. Je veux parler
de
l’élection de Barak Obama à la présidence des Etats-Unis. Un événement
qui
s’inscrit dans la trame de ce long combat, auquel le chantre de la
Négritude
aura pris une part essentielle ; combat pour faire reconnaître à toutes
les
composantes de l’humanité la plénitude de leurs droits fondamentaux et
les
mêmes aptitudes à occuper tout le champ du possible.
2008 a été,
par ailleurs, localement, une année d’intense activité politique.
Il y a eu,
bien sûr, les campagnes électorales municipales et cantonales. Mais
surtout la tenue, il y a une quinzaine de jours, du congrès des élus
départementaux et régionaux, qui ne s’était pas réuni depuis avril 2003.
Cette réunion a permis de confirmer que la plupart des élus considèrent
qu’il
ne peut y avoir de réel développement de la Martinique dans le système
institutionnel actuel. Un système marqué par une dispersion des lieux
de
décision et des moyens et par une trop grande limitation des
possibilités
d’adaptation des lois et règlements dans des domaines où la réalité
locale
devrait pourtant l’imposer.
Partant de ce
constat, une large majorité des élus s’est dégagée en faveur
d’une collectivité et d’une assemblée uniques ainsi que d’une évolution
vers le
régime législatif - celui de l’article 74 de la Constitution - qui
ouvre la
possibilité de disposer, localement, de réels pouvoirs d’adaptations.
Une deuxième partie du congrès, qui, elle, va se tenir dans le courant
du
premier trimestre 2009, permettra aux élus de préciser les domaines
dans
lesquels ils souhaitent voir les responsables politiques martiniquais
bénéficier de telles possibilités.
Il s’agit là,
il faut le souligner, de propositions. Des propositions sur
lesquelles les citoyens martiniquais doivent évidemment pouvoir se
prononcer en
toute sérénité ; à l’issue d’un large débat permettant une libre
confrontation
de tous les points de vue.
2008 aura
enfin été marquée par la terrible crise financière qui a pris
naissance aux Etats-Unis et dont les conséquences sont mondiales,
entrainant
partout de graves crises économiques et sociales.
Nous en
subissons d’autant plus les conséquences qu’en France, la crise se
développe dans un contexte de difficultés financières croissantes de
l’Etat.
Nos
collectivités territoriales sont particulièrement touchées. Elles le
sont
plus que celles de l’Hexagone, alors même qu’elles jouent un rôle
encore plus
important que ces dernières en matière d’équipement et de développement
du
territoire.
C’est notamment le cas du Conseil général, premier donneur d’ordre
public en
Martinique, et qui se trouve dans l’obligation de réduire sa politique
d’investissement, en attendant de retrouver de nouvelles marges de
manœuvre
financières.
L’année
2008 ne se termine donc pas sur des perspectives très favorables.
Pour autant, nous ne devons pas céder au pessimisme.
Nous devons aborder la nouvelle année avec la volonté de surmonter les
difficultés qui nous attendent.
Et nous y
parviendrons si nous savons recourir à cette inestimable ressource
qui a toujours fait notre force dans les moments difficiles : la
solidarité.
Dans la
période que nous allons traverser, je formule donc le vœu que chacun
d’entre nous ait à cœur de développer et de multiplier les liens de
solidarité.
Que chacun
d’entre nous s’attache à placer au-dessus de ses intérêts propres
l’intérêt supérieur de la Martinique. Les élus doivent évidemment, à
cet égard,
s’appliquer à donner l’exemple.
Pour ce qui
le concerne, et en dépit du contexte difficile, le Conseil général,
qui est la collectivité de la solidarité, va tout mettre en œuvre pour
améliorer encore les politiques qu’il impulse dans le domaine social ;
des
politiques destinées prioritairement aux personnes âgées, aux personnes
handicapées, à l’enfance en difficulté, aux personnes en situation de
précarité…
Cette
forte implication dans le social ne
se fera pas, bien entendu, au détriment des autres politiques qu’il
mène.
Notamment celles en faveur de la jeunesse (qu’il s’agisse des collèges,
du
soutien scolaire, de l’aide aux étudiants, du développement des T.I.C.
ou de
l’action culturelle et sportive) ; celles en faveur du transport, des
équipements routiers et portuaires ; celles en faveur de
l’environnement, de la
prévention des risques naturels ou du soutien à l’économie…
Au
vœu que je viens de formuler en faveur
d’une Martinique plus solidaire, je veux en ajouter un autre et qui
concerne le
débat institutionnel en cours : celui que chaque citoyen ait à cœur de
s’informer le plus possible afin d’être en mesure, le moment venu,
d’effectuer
en toute lucidité et en conscience le meilleur choix pour l’avenir de
notre
pays.
Mais vous
comprendrez que, portant mon regard au-delà de la Martinique, je tienne
également à souhaiter que 2009 voit s’apaiser les douloureux conflits
qui
ensanglantent la planète et que, dans l’immédiat, les grandes
puissances prennent
leurs responsabilités face aux événements tragiques qui se déroulent en
ce
moment à Gaza.
Mes
Chers(e)s Compatriotes,
Au
seuil de l’année nouvelle, je tiens aussi, bien entendu, à adresser,
à
chacune et à chacun d’entre vous, des vœux plus personnels.
Avec
une pensée particulière pour celle et pour ceux qui sont
confrontés à la
solitude, à la souffrance physique ou à la souffrance morale.
A
chacune et à chacun, je formule des vœux très chaleureux de santé, de
bonheur
et de réussite dans ses projets.
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