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pere noel

Joyeuses fêtes de  Noël et de Jour de l'An


La ville lumière qui s’éteint (2)





Il est 21 h30, je quitte le restaurant, trente minutes plus tard j’arrive à destination. Une odeur de charbon de bois, pas  les effluves du bon bois, mais des effluences désagréables qui vous piquent le nez et vous asphyxient.

Je sors du RER et je vois que la foule est encore nombreuse, il faut patienter, les enfants devant les vitrines gênent la prise de vue. En attendant d’avoir une trouée  je remonte le boulevard en faisant une lecture des lieux et des populations.

Tous les quatre mètres vous avez un  ou deux jeunes Indiens ou Pakistanais qui vendent des marrons chauds et dont le four à charbon dégage des émanations nocives et gênantes, je m’aperçois qu’ils sont désormais concurrencés par des Gitans qui eux aussi ont décidé de vendre des marrons chauds, mais les uns comme les autres peinent à héler le passant dans la langue de Molière, reconnaissons qu’ils font l’effort de faire.

A nos vendeurs de marrons chauds s’ajoutent d’autres qui vendent des gadgets, ils se sont installés à côté des vitrines.  Leurs marchandises au goût de Noël clignotent font qu’ils s’intègrent presque aux décors.

boule de noel

Près d’un kiosque à journaux, un Français le souchien, franchouillard, plein de bonhomie et ventru à souhait propose des crêpes chaudes,  à la confiture de marron, au chocolat ou nature, sa crêpe épaisse comme une feuille de papier est vendue à 3 euros, il ne fait pas mentir la réputation des Français, voulant qu’ils soient un peu voleur.

Mon regard s’arrête sur une femme, une blonde dans la trentaine assise à même  le sol,  entre deux vitrines et tenant dans la main un écriteau disant qu’elle a faim. Elle n’a rien d’une étrangère, une blonde bien de ce pays et j’en vois une autre et encore une autre, je m’interroge et me dis que je vois de plus en plus de femmes jeunes ou moins jeunes à la rue dormant dans le métro, et j’ai le sentiment que ce pays devient effrayant.

La foule continue à déambuler, sur la partie du trottoir la plus proche de la rue, il y a un homme ayant trois chiens en sa compagnie qui mendie. Il a choisi un caniche et deux corgis, je me dis qu’il met tout de son côté pour soutirer la pièce aux passants, mais plus loin un autre homme fait de même.

Je remonte l’avenue, et devant une vitrine cinq Chinois ou personnes leur ressemblant ont carrément posé leur établi  et se proposent de vous tirer le portrait au fusain. Plus loin, toujours groupés, un autre groupe d’asiatiques  se propose d’écrire votre prénom  à l’encre de chine, et d’autres de le calligraphier et 100 m plus loin, c’est un couple  de joyeux chinois, lumineux qui vendent des illuminations.

mime

En retrait, c’est une femme qui  tortille des ballons, les transforme sous les yeux des passants et des enfants, puis c’est le traditionnel mime qui fait son show, les gens apprécient, ils applaudissent.

La présence  surabondante des vendeurs de marrons, des asiatiques, de tous ces gens qui tendant la main, qui  aspirent à la pitié,  ils salissent les lieux par leur présence outrancière, se mettant devant les vitrines, je me dis qu’ils n’ont pas leur place sur ce boulevard, les parents ne viennent pas pour voir la misère du monde s’afficher devant leurs yeux, mais juste pour offrir à leurs enfants un peu de rêve.

Il n’y a pas un policier, pas de cars de CRS pour faire circuler tous ces inopportuns, sans-gènes et trouble-fête  stationnant devant les vitrines et qui tuent l’esprit de Noël.

Dès arrivé au bout de l’avenue, je m’attarde sur la population, en plein débat sur l’identité nationale, je vous avoue ne jamais avoir vu autant de couples mixtes sur ce boulevard, je n’avais jamais vu autant d’hommes européens avec leur compagne  ou épouse noire et leurs enfants, à croire qu’ils s’étaient donnés rendez-vous pour protester.

Sinon, j’ai pu voir les gens souriant,   se montrant avenant. Les enfants s’émerveillant de ces petites marionnettes animées, avec dans les yeux une étincelle de candeur.


Evariste Zephyrin

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