La tradition de la Saint-Nicolas reste très forte dans certaines
familles, notamment dans les régions nord et nord-est de la France. Si
pour beaucoup, cette fête n'est qu'un souvenir, d'autres, comme
l'internaute Jean-Luc F., tiennent à perpétrer la tradition :
«Aujourd'hui, je continue à marquer le coup auprès de mes collègues de
travail, en partageant du pain d'épice à l'effigie du bon saint et je
ferai de même dans quelques jours avec mes petits-enfants.»
Etienneitoto apprécie, quant à lui, le pèlerinage à
Saint-Nicolas-de-Port où «beaucoup de Lorrains se retrouvent dans la
somptueuse basilique pour chanter et proclamer Saint-Nicolas ! La
basilique est toujours pleine à craquer !», témoigne-t-il. Chacun
allant de ses propres traditions, flibust001001 relit l'histoire de
Saint-Nicolas aux enfants, pendant le mois de novembre : «Saint-Nicolas
est arrivé d'Espagne à cette date au Benelux», explique-t-il.
Saint-Nicolas et Noël sont-ils compatibles ?
En revanche, malgré un fort attachement aux traditions, la
Saint-Nicolas n'a plus le même écho que par le passé, selon BABSTHEBAB.
«Ma mère, mes tantes, mes grands-mères et mon arrière-grand-mère
confectionnaient chacune une grande chaussette, dans laquelle elles
mettaient des friandises de toute sorte pour tout le mois de décembre.
Aujourd'hui encore, à 40 ans, ma grand-mère me donne un chèque pour la
Saint-Nicolas. Mais en ces temps où tout est récupéré par la
consommation, je peux vous dire que la magie de tout cela a disparu»,
regrette-t-il.
Beaucoup comptent sur la Saint-Nicolas pour réaffirmer les valeurs des
fêtes de fin d'année. «Célébrer la Saint-Nicolas comme fête des enfants
permet de dégager Noël de la pression commerciale et de lui garder son
caractère strictement religieux», estime Jean-Luc F. Anne Haunime est
du même avis. «Noël est un jour très spécial dans l'année mais doit
rester uniquement religieux», affirme-t-elle. Et d'ajouter que la
Saint-Nicolas «est une fête identitaire pour la vie» qui se doit de
rester locale. «Il n'est pas question que les autres régions nous
prennent notre Saint-Nicolas. Qu'elles se tournent plutôt vers leurs
propres traditions et se creusent les méninges pour les valoriser»,
avise-t-elle. Pour JCDECR, Lorrain d'origine, «Saint-Nicolas n'est pas
synonyme de consommation comme Noël. Jamais on ne le croise dans tous
les magasins comme les pères Noël de pacotille». Greg Haymes a même
renoncé à Noël : «Cette année je reviens à la Saint-Nicolas pour donner
des cadeaux à mes enfants, loin de l'artificiel père Noël rouge
Coca-Cola.»
Pour d'autres, il est possible de célébrer plusieurs fêtes en
conservant leurs valeurs respectives, à condition de les dissocier.
Ainsi, Milkcow25 offre «un cadeau surprise pour la Saint-Nicolas, un
cadeau commandé pour Noël et un cadeau utile pour Pâques».
Des valeurs qui séduisent
Tradition avant tout locale, la Saint-Nicolas n'est pourtant pas fêtée
uniquement dans le nord et le nord-est de la France. Originaire de
Lorraine, Chris a emporté la Saint-Nicolas avec elle dans le sud-ouest
: «Je vis depuis plus de 20 ans dans le sud-ouest et nous fêtons la
Saint-Nicolas. C'est toujours un grand bonheur. Saint-Nicolas apporte
des cadeaux qu'il a choisi lui-même. Les enfants ne décident pas sur
catalogue. La surprise et la magie sont bien réelles, un régal !», se
réjouit-elle. Pivert002, lui aussi «expatrié» dans le sud-ouest, a
réussi à rallier ses voisins : «Je fête toujours la Saint-Nicolas et
les enfants y tiennent. Quelques voisins locaux suivent désormais la
tradition.»