Joyeuses fêtes de Noël et de Jour de l'An |
Il fait pousser la magie de Noël
Si le Père Noël avait un jardin en
Tarn-et-Garonne,
sûr qu'il ressemblerait comme deux gouttes d'eau à la plantation de
Daniel
Gayraud, « Les sapins du sud ». Ici, à Nohic, à quelques kilomètres de
Montauban sur la route de Castres, sont cultivés 50 000 à 60 000 sapins
pour
les Noëls à venir. Pour celui de 2010, Daniel va atteindre les 8 000
sapins
vendus, pour 10 000 prêts à partir orner la salle à manger des familles
de
Midi-Pyrénées. Le gros de la saison, qui se concentre
sur un mois
et demi, de début novembre au 25 décembre, est déjà passé. Ne restent
que les
compléments. Le business du sapin de Noël, Daniel en a fait sa
spécialité il y
a une dizaine d'années : « En fait j'ai planté les premiers en 1994. La
première commercialisation date, elle, de 1999. » Entre 9 et 14 ans de
pousse
C'est qu'il faut environ 9 ans pour
faire pousser un
épicéa à hauteur d'homme, et 13 à 14 ans pour un Nordmann, la nouvelle
star de
la fin de l'année, avec ses branches touffues qui ne perdent pas leurs
aiguilles. « Je suis présent au marché gare de Toulouse où je vends en gros, aux jardineries, aux pépiniéristes, mais aussi aux grandes surfaces spécialisées, aux supermarchés. » En gros, les épicéas se vendent, en sortie de champ, entre 5 et 7 euros l'arbre entre 1,50 et 1,75 m 15 à 17 € pour le Nordmann, qu'on retrouve ensuite aux alentours de 40 € dans les rayons… Le vrai boom du sapin c'est l'an 2000
avec les
festivités qui y étaient liées : « Les communes ont beaucoup commandé
de
sapins, ça m'a permis de me lancer ». À l'époque employée dans une
pépinière,
Daniel finit, en 2002, après un grave accident, par se mettre à son
propre
compte : « J'ai gardé une activité salariée à côté et ma passion pour
les
sapins fait le reste. Il faut s'en occuper tout au long de l'année,
mais ce
n'est pas une culture qui nécessite beaucoup d'entretien. C'est gérable
comme
ça. » En revanche, un mois et demi avant Noël,
c'est un
sprint infernal de tôt le matin à très tard le soir : « On tronçonne
les
sapins, on sort les mottes à la bêche. Avec la météo, dans la pluie et
le
froid, on n'a pas été gâté cette année. » Seul regret de Daniel,
l'isolement :
« On est de moins en moins nombreux : seuls 10 % des sapins achetés en
Midi-Pyrénées sont cultivés dans la région. Le reste c'est de
l'importation, principalement
du Danemark pour les Nordmann. » Et ne désespère pas de faire enfin
décoller un
produit qui pour l'instant ne trouve pas vraiment sa place : le sapin
de table. Pour autant, notre sylviculteur de 47 ans ne se lasse pas de cultiver, tout au long de l'année, un peu de la magie de Noël : « Oui, c'est magique comme métier… »
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