Noël au Cameroun: Etat des lieux dans les
marchés et surfaces
commerciales
La crise qui pèse sur les
ménages ne semble
pas empêcher de faire la fête
Il fait un soleil de plomb
sur Douala, à peu
près 32° C au thermomètre. A quelques heures de la fête de Noël, les
marchés de
la ville ainsi que les grandes surfaces commerciales déversent leurs
flots
habituels de chalands, en quête du cadeau idéal. Et tandis que les
enfants
dévalent les rayons de jouets crées pour la circonstance, les parents
eux
établissent le plan de bataille. Avec un mot d'ordre général : où
trouver ce
qui plaira sans se ruiner ?
L’envie de passer de bonnes fêtes sous le sapin est-elle amoindrie par
la
situation financière ? En partie, oui. Car à voir l'affluence dans les
marchés
ce samedi, on pourrait penser que l'entrain festif de fin d'année est
intact. C'est
Noël, il faut bien faire et se faire plaisir, avance Lisa, en
balade avec
sa fille, Josy au marché Mboppi. Un avis partagé par Gérard, croisé à
la sortie
d’un Supermarché de la ville, les bras chargés de paquets : Oui,
bon, le
pouvoir d'achat baisse. Mais Noël, c'est important, il ne faut pas
rater les
fêtes.
Chez les commerçants, l'analyse est plus fine. « Les achats sont
plus
réfléchis, les gens font attention aux prix. On voit qu'ils font
attention à
leur budget en regardant les articles », expose Marie, vendeuse au
marché
Mboppi. Le porte-monnaie est protégé. Fabien, gérant de supermarché
remarque
que « les petits cadeaux, moins chers, sont privilégiés ».
Des cadeaux moins chers
Pour autant, les volumes d'achats ne baissent pas réellement et les
caisses
sont toujours bien débordées. Si bien que qu’une partie des magasins,
du centre
ville à Akwa par exemple, a embauché des personnels supplémentaires
pour cette
période clé du chiffre d'affaires annuel. Ils peuvent ainsi fermer plus
tard
que d’habitude. De même, certains marchés et enseignes ont ouvert leurs
portes
les deux dimanches précédant le grand jour de Noël. Une preuve de
l'intérêt
commercial des fêtes de fin d'année. Le marché central de Douala dont
une
grande partie est partie en flammes vient de rouvrir ses portes après
l’incident d’il y a quelques jours. L’affluence ressemble à celle des
grands
jours où, l’on a du mal à circuler, même en allant à pieds. Un peu à
l'écart du
centre ville, la maison du parti de Bonanjo abrite depuis quelques
temps, et
pour la première fois au Cameroun, le marché de Noël. Jusqu'au 28
décembre, une
vingtaine de stands proposent des idées de cadeaux. Sans oublier les
incontournables
crêpes, gaufres et vins chauds.
En somme, c’est une fin d’année 2009 pas si difficile que ça pour les
familles
moyennes. L’an dernier à cette même période, l’on se demandait s’il
y avait
effectivement fête. On dirait que les familles ont pris conscience et
ce sont
préparées en conséquence, affirme Duclair, commerçant au marché
central de
Douala. En effet, malgré le faible pouvoir d’achat, les parents n’ont
pas
baissé les bras pour Noël 2009. Non ! Il faut bien faire plaisir
aux
enfants, c’est leur fête et il ne faudrait pas qu’ils soient frustrés
quant ils
voient d’autres enfants avec des cadeaux, déclare Théodore, chef de
famille. Le secret, Théodore pense l’avoir trouvé : « Moi, j’ai
juste fait
des économies. Etant donné la situation financière qui est de plus en
plus
difficile dans notre pays, je prépare les fêtes depuis plusieurs mois.
D’autres par contre ont plutôt anticipé sur Noël, et ont acheté les
jouets des
enfants bien avant, puisqu’ils sont toujours plus chers pendant les
périodes
de fête. La foule dans les rues, dans les marchés et dans les
magasins de
la ville, le rush de Noël est bien au rendez-vous à Douala. Et tant pis
pour la
crise !
Alix
Fétué
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