Joyeuses fêtes de Noël et de Jour de l'An |
NoëlL’importance
de Noël est d’abord géographique. En Europe, la fête s’implante
pareillement à la diffusion du christianisme. Au Ve siècle, elle gagne
l’Angleterre et l’Irlande. En Suisse, elle est introduite par saint
Colomban (VIIe siècle), en Allemagne par Boniface (VIIIe siècle), par
Angsar en Scandinavie (IXe siècle) et par Cyrille chez les Slaves, par
Aldebert en Hongrie (Xe siècle). Au XIIe siècle, on peut considérer que
Noël est devenu la plus grande fête de l’Occident chrétien.
Mais elle se heurte encore longtemps aux coutumes locales et nombreux sont les prosélytes qui « négocient » avec les rituels païens pour mieux convertir. Ainsi, le pape Grégoire I enjoint-il Augustin de Canterbury au début du VIIe siècle à détourner de leur sens premier les coutumes anglo-saxonnes plutôt que de les combattre. On lui conseille de tirer parti des rituels solsticiaux au profit de la nativité et de transformer le sacrifice des bœufs en repas chrétien. Au Nord de l’Europe, si les Scandinaves se convertissent aisément, les Saxons (germains), en revanche, résistent longtemps et certains de leurs symboles païens sont maintenus dans la fête chrétienne, comme ceux du houx et de la bûche inhérents aux fêtes du solstice d’hiver. Le nom même de la fête de Noël est resté en Scandinavie celui de Jul qui semble renvoyer à l’un des noms d’Odin dans la mythologie nordique (jolinir). A travers le symbolisme de la roue, on retrouve une fête associée à l’éternel retour, à l’idée de la mort et de la fécondité. Jul est la fête d’Odin par excellence, or Odin est le maître de la chasse sauvage, le seigneur de l’armée des morts. Vers 850, on voit, avec les invasions danoises, apparaître en Grande-Bretagne le terme de Yule pour désigner la fêtes de Noël. A la fin du Moyen Âge, elle se répand dans les îles britanniques et en Ecosse.
Martyne Perrot
Cavalier bleu
Edition
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