Noël 2010
MESSAGE DE NOËL
DU CARDINAL ANDRÉ VINGT-TROIS
Chers amis,
En cette fête de Noël, à
travers toute la terre, les chrétiens
vont célébrer la naissance de Jésus. Comme d’habitude, on nous
expliquera
certainement que la fête de Noël n’est finalement plus chrétienne, et
qu’elle
appartient maintenant à toute la société.
Noël est-elle toujours une
fête chrétienne ?
Puisque ces réjouissances
s’organisent autour de la célébration de la naissance
du Christ, nous pouvons nous demander comment cet évènement mystérieux
et caché
d’il y a deux mille ans a pu prendre une telle dimension, pourquoi une
émotion
sincère saisit tant d’hommes et de femmes, chrétiens convaincus ou non,
quand
revient le temps de Noël. Est-ce l’occasion qui nous est donnée à
travers des
jours moroses de pouvoir oublier quelques instants les soucis ?
Est-ce la
joie de se retrouver en famille ? Est-ce l’attendrissement devant
un
nouveau-né, dans une société où l’annonce d’une naissance n’est pas
toujours
une bénédiction ? Est-ce tout simplement un vieux rêve de paix et
de
concorde qui habite les cœurs, ou la nostalgie des noëls de notre
enfance ?
Noël : Dieu a habité
parmi les hommes !
Depuis les origines, Dieu
a voulu faire des hommes ses amis dans une Alliance
éternelle. Il nous a créés « à son image » (Gn 1, 27), Il
nous
appelle à être réellement ses enfants. Certes, cela nous semble
inimaginable et
irréaliste. Si Dieu est Dieu, son histoire ne devrait pas se confondre
avec
celle de l’homme, ou alors il ne serait plus Dieu et l’homme ne serait
plus
libre ! Mais, pourtant, en Jésus de Nazareth, c’est bien Dieu
lui-même qui
vient à nous. Il vient nous appeler à la sainteté et à la conversion.
Il vient
partager réellement et pleinement notre condition humaine.
Noël : La lumière
d’une espérance nouvelle pour chacun
Si Dieu a percé le mur qui sépare la réalité divine de la réalité
humaine,
alors l’histoire des hommes change. Le dernier mot de l’histoire n’est
plus
laissé au cynisme, à la violence, à l’échec et à la solitude. Quels que
soient
les défauts de notre itinéraire, nos refus d’aimer et notre péché,
l’espérance
de la miséricorde et du pardon ouvre à l’intérieur de nos existences un
chemin
de vie et de renouveau. Oui, « Dieu a tant aimé le monde qu’il a
donné son
Fils unique ». Voilà notre espérance et la source de notre joie,
qui peut
s’exprimer diversement à travers les fêtes de ces jours, par des
rencontres et
des échanges, par un moment passé devant une crèche ou dans une église,
par une
prière secrète au fond de notre cœur.
Joyeuse fête de Noël à
vous et à tous ceux que vous aimez !
† André cardinal VINGT-TROIS
Archevêque de Paris
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