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Joyeuses fêtes de  Noël et de Jour de l'An



L’Innocent de la crèche

Par Michelle Mevs

 Photo exclusivité Michelle Mevs.  Danseuse de FLAMENCO

La belle Carmen Cervantès y Bouleria est splendide.  Elle est vibrante d’énergie, fiévreuse de défiance, pleine de tendresse, brûlante de passion ! Autrement dit, elle n’a rien de banal. Quand le Flamenco est reconnu patrimoine de l’humanité, Madrid explose de joie! Une performance exceptionnelle de l’artiste Lerida est organisée au tablao du centre de Madrid pour célébrer de manière festive l’occasion. Sur fond d’égrainement de perles de guitare, le souffle du musicien, lisse, ondulant et nasillard, empreint d’émouvante nostalgie anime une salle comble. Une danseuse et pas n’importe laquelle, Carmen Cervantès y Bouleria s’amène vêtue d’une longue robe galbant de soie noire ses hanches pulpeuses, elle frappe des talons, rythme à toute vélocité pas sur pas. L’estrade répercute le tambour. Elle finit par planter deux pieds fermes tandis que résonnent encore ses vibrations antérieures.

La belle Carmen a fait entendre son message-claquette. Son beau corps est son instrument. Elle dit qu’elle participe à la vie : Qu’elle veut, qu’elle exige !

On la voit sur la scène, qui arque ses bras élancés, qu’elle place en couronne, sachant les maintenir gracieusement par-dessus une tête altière : Elle cause, et que raconte-t-elle ? Elle dit que malgré tous ses efforts et ses recherches, et sa détermination, elle n’a rien trouvé !

La corrida au corps, la Carmen tout en hauteur s’élance dans une autre dimension, par ses gestes étirés, dans la danse modulée, elle arrive aux images magnifiques, celles des jardins suspendus de Granada la splendide du temps des khalifats. Puisqu’elle n’est pas fille à s’éterniser sur place, Carmen sans attendre, d’impatience consumée, se met en route et arrive à Sevilla dont les parfums enivrants de mille fleurs tropicales lui sont un supplice…Dommage, trop intense pour ses sens, son goût de pija (snob) celui d’une señorita d’aristocratie terrienne.


Etonnant qu’une fille aussi simple et directe que Carmen soit snob et sophistiquée à ce point. Oui, nul n’est parfait, elle le dit elle-même qu’elle adore l’exception, l’exclusif. Pour certains, elle s’en orgueillit à outrance. C’est son choix, son esthétique personnelle qu’elle ne permettra à personne de questionner ! Ya esta ! (Voila tout !)

Quand Carmen débarque à Madrid, ce jour du 8 décembre, la population se joint á la célébration de la Virgen de la conception a Puerta del Sol : Una fiesta de plus sur cette terre de fiestas,  Bien sure que si !

Carmen est déjà au pueblo (village) ou la paella de mariscos. (Fruits de mer) est en pleine préparation. La famille et les amis, y sont réunis, et même les voisins sont de la partie. Ils attendent le moment du service. La paella se mange chaud ! Quel bonheur  ! Et puis : Pour les touristes -et ils sont nombreux à venir -, et pour tous ceux qui ne le savent pas, il est à noter, que c’est un crime de réchauffer une paella!

C’est tout ce cacao (charabia) qui trotte par la tête de la danseuse flamenco quand elle tourne à la lumière d’un soleil éternel.

Mariscos Mercado de San Miguel, Madrid

La route est longue, la danseuse flamenco s’applique de tout son âme, elle a l’air de chercher son chemin. Elle reprend en pirouettes scandées. Jusque la, peut importe l’effort, quand c’est la fête, on se sent tellement heureux, heureux dans le partage.

L’Espagne est immense, elle est multiple, variée, imprenable de diversité. On restera soi-même, fidèle a ses origines régionales, la danseuse flamenco est du barrio castizo (les vieux quartiers) mais ceci n’empêchant pas cela, ne cherche-telle pas la rencontre, une main dans sa main, une rencontre qui veuille dire quelque chose ? Carmen Cervantès y Bouleria se le répète comme un chant d’espoir. Elle le souhaite si ardemment : quelque chose oui, quelque chose de bon !

Entre temps, la belle espagnole ne s’arrêtera pas en si bon chemin. Elle remonte la côte méditerranéenne, va visiter sa sœur, la Valencia, là où la clarté des plages baigne d’immensité et la lumière en ce ciel-là, appartiennent tout entier au génial Soroya.

A Barcelone métropolie Gaudi, Carmen ne peut résister à l’appel de la Sagrada Familia où elle se sent bien petite, entièrement confondue, mais tellement admirative. Majesté de cathédrale : patrimoine de l’humanité. Barcelone, ville phare, port ouvert sur l’Europe et promoteur d’avancement : Respect ! dit Carmen.

Espagne : La route sera longue mais joyeuse, la Noël est à deux pas. Le pays est immense, riche en tradition, le peuple génial. Le cosmos tend à l’infini.

Carmen se sent femme et se sait captivante.

La danseuse flamenco du nom de Carmen Cervantès y Bouleria s’adonne à un pèlerinage du type qui lui tient à cœur. C’est une promesse fait à sa mère et jusque la négligée. Elle se voit comme par un effet de dédoublement, les mains jointes en prière, a genou, au belen (la crèche) de l’innocent, le Nino Jésus á la Plaza Major.

Voila qu’elle se précipite d’un coup dans les bras-refuge de  la virgen Mary voilée de pureté mais féconde aussi. Il arrive qu’alors que là, submergée dans le silence tranquille et confiant, il est arrivé qu’elle perçoive un mystère, quelque chose de léger, de joyeux, de suprême, comme un grelot, á ses oreilles, comme un cri premier, une naissance, un renouveau : L’enfant sanctifie tout !

Belén de la Plaza Mayor, Madrid

Ce n’est pas qu’elle y croit. Elle n’en sait rien…Cela la rassure de s’accrocher à ce fil là. Elle se demande si, tout au fond de son cœur, ne subsiste pas un grain de superstition caché héritage barbare. C’est de  la de folie ! S’éclaffe-t-elle en dedans, en évitant de ne rien laissé paraître sur ce visage intense et dramatique qu’elle affiche en dansant.

La conception  n’est-elle pas  - encore et pour toujours- un miracle ? Se demande-telle. Virginité ou pas…. Une naissance c’est un rêve ! Conclut-elle.

Alors, dans un réflexe qu’elle ne contrôle pas, plus fort qu’elle, Carmen veut à elle-seule s’approprier du Nino Jésus, pour elle seule, porter en elle ce talisman porte-bonheur, faire éclater à la face du monde un esprit céleste : ce niño portant très haut l’innocence.

Catholique, chrétienne, croyante, Superstitieuse ? Carmen la Madrilène ne sait plus que croire d’autant plus qu’il lui importe peu….

Et dire que les laïques ont voulu lui imposer pour de vrai leur histoire de la stérilité dans le sacrifice, l’enfermement dans le célibat, des connaissances toujours dites de science exacte mais qui ne règlent aucun problème, n’apportent aucune de solution, quant aux croyances exclusivement exclusives…Ils ont prétendu à tort lui faire croire à un bienfait mensonger dans sa tête de femme intelligente, son merveilleux corps de danseuse et son grand cœur ardent et palpitant.

Soudain à cause de ces idées de tromperies, Carmen, la danseuse flamenco décide de ne pas cacher son emballement. Elle se laisse aller à un déchaînement entremêlant coup de bras et levée de jupes brusques et suggestives. L’énergie qu’elle y met semble indiquer que la vie est belle !

Carmen s’arrête net, se tient immobile au grand émoi du grand public : Elle regarde ce grotesque papa Noël…

Magasin de jouet Plaza Major 2010

grotesque papa Noël, qui court un peu partout ou s’en va beau marcheur de Puerta del Sol a Plaza Major aller-retour. ventru, joufflu et tellement idiot. Tout juste bon à faire rire les petits enfants qui avec les années se sont choisi toute une kyrielle d’autres icônes, enlevant au barbu rondouillard toute suprématie, le plus fameux étant un tal (certain) Mickey ! Une bouteille de coca-cola à la main, Papa Noël est comme le lapin du pays des merveilles qui s’échappe et puis revient soudain. Il porterait bannière royale titre : marketing de l’innocence nigaude, si ceci était un conte dans le genre. Il courre et semble bien parti pour toujours et pourtant il s’incruste ici et la. Carmen sait que celui qui tient à rester n’est pas toujours celui que l’on voudrait prés de soi et même l’on voudrait apercevoir de loin.

Carmen le voit, le Papa Noël, télescopé en haut d’un sapin vert bouteille en plastic garni de boules multicolores de styrofoam. Il est en train d’escalader plus haut, vers les sommets, le sac au dos bourré et débordant de boulettes de papier, page de journaux froissés qui roulent en tout sens jusqu’au sol !


Elle note la permanence du sempiternel made in China et même le papier de journal froissé rapportant d’étranges lettres en a l’air… Tout vient d’ailleurs. Y compris- se l’imagine-t-elle- les habits du Papa Noël

Por Dios ! (Non de Dieu !) Tout de même !

L’heure avance, Carmen reprend en finale de grandes enjambés à travers la scène. L’assistance l’acclame ! Elle jubile. Très vite, elle se rend compte qu’il lui faut clôturer le spectacle à toute allure, si elle ne veut pas manquer le beau Javier.

Dieu est aussi bon, aussi bon, qu’on veut le croire, pense-t-elle alors. Cette réflexion l’intéresse.

Elle a cette autre préoccupation… Dieu va -t-il lui pardonner son insoumission. Carmen n’adhère pas à la vision traditionnelle machiste, ringarde, des choses. Dieu, le sait-il seulement ?

Il lui arrive aussi de se demander si Dieu lui pardonnera - c’est tellement important pour elle, - ce goût fou, effréné de bonheur qui l’habite ?

Javier viendrait, il l’avait promis. Carmen comptait le rejoindre au restaurant la Grotta spécialité cuisine Gallego. Elle espère fort que Javier –pas celui du cinéma, plutôt, son Javier à elle : le chico guapo (le beau mec), sur lequel elle a jeté son dévolu... arrivera-t-il tout de même à s’arracher de sa console de jeux  vidéo?

Comme il avait appelé une bonne demi-heure après l’heure fixée pour lui dire que le bar a tapas étant à mi-chemin, qu’il y serait de préférence, il s’était empressé de lui proposer de l’accompagner chez elle, une fois le repas terminé, ils y prendraient un café ensemble. Carmen s’en réjouit à l’avance ! Elle comptait le lui proposer.

A peine installée, elle commande une coupe de ce bon vieux Rioja del Duero qu’elle affectionne particulièrement et quelques olives noires. Cela la mettra en appétit, et ravivera d’un coup sa bonne humeur, enfin, autant que possible ? Pense-t-elle.

Bar A tapas Puerta Del Sol Madrid 2010

Carmen se dit qu’elle a à faire, comme porter Javier à contribuer à son bonheur. Elle le sait déjà. En ne lui confiera pas qu’elle recherche tout bonnement l’innocence de la crèche.

Apres tout, Carmen Cervantès y Bouleria est fille de son temps. Elle n’a rien à se reprocher. En rejoignant l’Europe l’Espagne s’est engagée dans la modernité. Elle s’y adonne et s’adapte du mieux qu’elle peu. Il faut y croire au bonheur pour y arriver et ce n’est pas toujours facile puisque l’on navigue sans cesse à contre structure a contre-courant.

Belle et talentueuse, courageuse, Carmen Cervantès y Bouleria, la belle danseuse flamenco n’a plus qu’une envie a l’instant, que Javier la rejoigne la ou elle l’attend.

Fin.


photos exclusivité Michelle Mevs


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