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La crèche de la
Madeleine : une vraie gageure
Une
crèche qui se soustrait aux contingences de la crèche, exit la bergerie, l’âne, le boeuf, et autres animaux ayant
assisté à l’enfantement Jésus que l’on voit dans les représentations traditionnelles de la Nativité.
On
cherche dans le décor la Vierge Marie,
saint Joseph, pas certain qu’on puisse les trouver, mais nous avons une crèche, disons que les promoteurs de
cette crèche, ont instigué la crèche dématérialisée.
Ecoutons
ce qu’en dit le père Daniel Ponsard Curé de la Madeleine : «’je vis une
foule immense que nul pouvait compter…’ (Livre de l’Apocalypse de Saint-Jean)
Cette foule immense est la « cohorte céleste » ou « réseau
céleste » comme aime à l’appeler Gaétan Duthu (1), jeune concepteur de cette
« crèche » laquelle tente de dépasser la simple représentation
historique de la naissance de Jésus traditionnellement représentée à Noël.
Certes les personnages sont là : marie, Joseph, Jésus (en écran de veille
jusqu’au 25 décembre) mais ces « anges » qui les entourent, c’est
nous… dans notre condition d’appelés et de ressuscités selon la promesse du
Christ.
Tous
les hommes, quels qu’ils soient, sont appelés par dieu à faire partie de ce que
l’écriture appelle le « Royaume de Dieu ». Tous nous sommes invités
au « banquet céleste » et, en ce sens, la Nativité du seigneur est le
premier événement concret de ce grand Mystère de la rédemption.
La
crèche contemporaine de cette année
exprime ce qui nous dépasse et pourtant
nous implique dans ce « réseau » symbolisé par la technologie
d’aujourd’hui. Certes Dieu est le « Tout Autre » et nos écrans et
autres « réseaux » sont loin de cette réalité qu’est la vie
spirituelle en Dieu ; mais ils peuvent symboliser notre aspiration de
chrétien à rejoindre ceux et celles qui, du haut du ciel, contemplent face à
face Dieu dans son immuable majesté. Noël c’est déjà Pâques anticipé, Pâques c’est déjà notre vie
éternelle promise et donnée par les mérites de Jésus qui s’est fait homme parmi les hommes pour que chacun vive en
Dieu pour toujours. »
Une crèche dite moderne, ayant
jeu de dérouter
les fidèles, qui d’ailleurs protestent et s'offusquent, certains
s'étant plaints auprès de l’évêché d'avoir autorisé cette crèche.
Une crèche qui ne recueille pas l’adhésion du plus grand nombre, suscitant hostilité ou indifférence. J’ai pu voir
des gens passer sans vraiment la regarder, d’autres s’interroger à propos de cette
conception novatrice, rare ceux à la photographier ou à s'extasier.
Nous
croyons, que l’intention du créateur n’est guère perceptible ou audible, à première vue ou écoute.
Nous
nous interrogeons sur la viabilité et la pertinence de tels projets de crèches au sein des églises, en dehors du fait
d’apporter une certaine notoriété à son concepteur.
Evariste Zephyrin
1) La crèche réalisée par le jeune styliste Gaëtan Duthu, 25
ans, dans l'église de la Madeleine.
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