|
Noël au Malawi
Comme pour tous les autres peuples, Noël est aussi pour
les Africains une fête tout à fait spéciale; ils aiment à faire quelque
chose d'extraordinaire. Cela m'a toujours impressionnés de voir que même
dans les endroits les plus reculés, on sait que c'est Noël! On n'a
pourtant pas de calendrier et ce n'est pas la neige qui annonce Noël.
Quand même, on ne s'y trompe pas, on s'y prépare des mois à l'avance. On
est heureux à la pensée de cette grande fête qui apporte de la joie à tous.
Pourquoi est-on heureux? On ne sait pas, mais on est heureux de fêter.
On pense au menu de ce jour, car pour fêter, il faut manger. Si la récolte
est manquée et la nourriture très rare, on va se priver des semaines pour avoir
à Noël un repas que l'on partagera avec d'autres. Les jour venu, les gens
de deux ou trois villages se réunissent. Chacun apporte un peu de farine
et autour du feu, on mange ensemble le repas de Noël. On danse, on chante
toute la nuit, on se communique sa joie. Pour les chrétiens et les aspirants
au baptême, Noël est encore une bien plus grande fête. Quelques jours
avant, on entreprend par groupe la route à la mission qui se trouve parfois à
30, 40 et même 75 milles de distance sans oublier le cadeau au petit Jésus
lors de la messe de minuit. A la mission, ils sont des centaines, morts
de fatigue, ceux qui dorment par terre en attendant le signal de la cloche.
Tout le monde se rend à l'église puis l'on chante, chante, chante si fort que
les anges du ciel doivent certainement entendre. Puis les chants de Noël
en citumbuka sans oublier Alléluia! On peut à peine remuer dans l'église.
Un grand nombre de non-chrétiens ne peuvent résister à la tentation et
viennent aussi à la messe cette nuit-là. Après la célébration, on va voir
l'Enfant-Jésus et l'on dépose son cadeau. J'étais vraiment surprise de
trouver près du petit Jésus des œufs, un petit savon, des épis de blé d'Inde,
des sous, une petite bouteille, des épingles à ressort, même un petit morceau
de tissu pour couvrir l'Enfant-Jésus. Toutes ces choses si banales qui
pourraient nous faire rire sont pour ces pauvres gens une part de leur fortune.
Après avoir prié autour d'un feu, on mange, on chante sans se lasser jusqu'à la
messe du jour.
Les Africains ont aussi entendu dire que les Européens se
donnent des cadeaux ce jour-là. On s'empresse d'aller frapper à leur
porte
|
|