Les vierges porteuses de lumière et de fécondité : sainte Barbe
Nous
trouvons deux figures féminines bénéfiques qui saluent l’Avent, les 4 et 13 décembre.
La
première vierge fêtée le 4 décembre, se nomme sainte Barbe,
comme pour beaucoup de ces très
anciennes figures sanctifiées ou béatifiées, nous ne savons pas grand chose
d’elles, si ce n’est ce que l’église en
dit.
Sainte
Barbe serait une Vierge martyrisée à Nicomédie (Izmit) en 235 ap-j-c. et
dont le culte fut répandu dès les Ve siècle tant en Orient qu’en Occident.
La
légende veut que sainte Barbe « introduite dans le
cirque de Nicomédie sans que les spectateurs, parmi lesquels se trouvaient des
chrétiens, ne connaissent son nom. Sommée une dernière fois de sacrifier
l'encens à l'empereur, elle refusa. Quand les chrétiens vinrent demander son
corps, ils ne purent la nommer que "une jeune femme barbare",
Barbara. » Le
bourreau l’ayant périra foudroyé. Une autre légende veut que cette femme d’une
très grande beauté ait été enfermée dans une tour par son père, pendant sa
captivité serait devenue chrétienne,
son père ne l’acceptant l’aurait décapité, aussitôt l'infanticide commis, il aurait été foudroyé. C'est sans doute pour cela, que la dévotion populaire
l’invoque contre la foudre, les dangers de mort subite provoqués par le feu et
l’électricité.
Sainte Barbe est la
patronne « des arquebusiers,
des artilleurs, des artificiers, des pompiers, mineurs, des tunneliers et des
carriers; et à cause de son nom, des brossiers, des chapeliers et des
tapissiers. On l'invoque même en Haute-Saône pour avoir des enfants frisés.»
Le culte de sainte
Barbe est « répandu depuis un
temps immémorial dans le pays messin dont elle est la patronne. »
Il est fort probable que
sainte Barbe fut une déesse païenne, naturalisée en sainte chrétienne.
Avant
l’ère chrétienne, dans la nuit du 4 décembre, il se déroulait une fête en
l’honneur de la femme ou la fille du dieu Faunus, Bona Dea (la
bonne déesse), exclusivement réservée aux femmes, dédiée à la fertilité et à la
santé féminine. « Ce culte consistait en
cérémonies nocturnes, organisées par l’épouse et dans la demeure d’un magistrat
revêtu de l’imperium. On retirait de la salle où elles se tenaient toutes les
représentations d’hommes ou d’animaux du sexe mâle. Des inscriptions trouvées
dans un sanctuaire à Ostie laissent penser que les rites nécessitaient l’usage
d’une cuisine. »
Bien que sainte Barbe soit la patronne des métiers liés au
feu, la célébration de sa fête est associée à des rites de fécondité, d’où la locution proverbiale : « Blé
de la Sainte Barbe bien germé, est symbole de prospérité pour la prochaine
année ».
La tradition
du blé que l’on sème le 4 décembre
dans une soucoupe remonte aux antiquités grecques ou romaines. Leur germination
étant vue comme un présage de moisson abondante. « Cette tradition a
évolué. Le blé ainsi germé est devenu un élément de décoration. »
A travers cette célébration on perçoit
des traits communs de la sainte avec la déesse Bona Dea.
La déesse Bona Dea ou sainte Barbe ont un aspect solaire et infernal à la foi, sans doute en
rapport avec le fait, que les moissons ont besoin de la terre pour germer et du
soleil pour croître.
Certaines traditions font d’elle une Libanaise « Sainte Barbe aurait vécu au
milieu du IIIe siècle à Héliopolis (aujourd'hui Baalbek au Liban) sous le règne
de l’empereur Maximien. Son père, Dioscore, aurait été un riche édile païen
descendant de satrapes perses. » d’autres une Égyptienne.
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