Selon les anciennes
dispositions liturgiques, la Saint-Thomas tombait le 21 décembre, jour
le plus court, nuit la plus longue. C'est à partir de cette date qu'on
se mettait en quête du sapin de Noël.
Cette nuit de la Saint Thomas marque en fait pour les jeunes filles la
fin de la quête commencée à la Saint André : pour la dernière fois,
nues au pied de leur lit, elles adjurent Saint Thomas de laisser
apparaître l'élu de leur coeur.
Pourquoi ces jeunes filles s'adressaient-elles spécialement à Saint
Thomas ? Il se trouve que la nuit la plus longue de l'année coïncide
avec la fête de cet apôtre caractérisé par son scepticisme et qui,
plongé dans l'obscurité du refus de croire en la résurrection du
Christ, entre brusquement dans la lumière de la foi. La nuit de la
Saint Thomas serait donc la nuit de la révélation.
En pays protestant il est arrivé à Saint Thomas la même mésaventure
qu'à Saint Nicolas: son culte et sa légende y ont été totalement
effacés alors que, en pays catholique il subsistait, d'autant plus que
Saint Thomas l'apôtre, fut bientôt rejoint à la même date du calendrier
par Saint Thomas d'Aquin, l'auteur de "l'Imitation de Jésus Christ"
grâce aux efforts de l'ordre des Augustins.