Les trois plantes de Noël en Martinique
Aux
approchants de Noël, lorsque les groseilles vermillonnaient, les pois d’angole
prêts à être cueillis, les punchs et les liqueurs sont mis en bouteilles, les gens
s’astreignaient à embellir leur case, bien souvent pas grand chose à l’époque,
juste quelques planches clouées leurs
tenaient lieu de maison.
Mais,
que l’on soit dans l’indigence ou dans la pauvreté, l’astiquage et le nettoyage de sa
case s’imposait, ne pas le faire eut été un sacrilège, la maison devait briller
comme un sou neuf pour accueillir la venue du rédempteur.
Outre
les divers lavages des sols, avec une eau dans laquelle des plantes aux
multiples pouvoirs avaient macéré, les habitants plaçaient dans un pot à fleur
ou dans un récipient, un bouquet composé de trois plantes :
- 1 branche de roseau des
Indes ;
- 1 branche d’acacias ;
- 1 bâton de saint Joseph ou
lance de saint Michel.
Ce
« bouquet » était placé dans un coin dans la pièce principale, à côté
d’un meuble. Il n'était mis pas sur la table à manger ou sur un buffet, là où généralement on
pose les bouquets, mais dans un coin.
Pour ce que j’en sais, il n’y a que les bouquets de fleurs qui trônent
sur la table à manger ou sur celle du salon en Martinique, du moins par le
passé, les choses ont dû bien changer depuis.
Pourquoi
le choix de ces trois plantes, la réponse
que les personnes âgées m’ont donnée, est que ces plantes ont
la propriété de chasser les mauvais esprits, faire fuir les démons, d’attirer
la chance et faire rentrer l’argent dans la maison.
Ce
sont des pratiques d’exorcisations anciennes qui se perpétuaient à cette
période de Noël en Martinique.
Evariste
Zéphyrin
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