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Décorer les sapins de Noël: une tradition venue de Turquie
La
tradition d'orner des arbres en prévision de la Noël ou du Jour de l'An est née
en Orient, affirme la femme écrivain turque Muazzez Ilmiye Cig, spécialisée
entre autres dans l'étude de la culture sumérienne.
"Le monde chrétien s'attribue volontiers la coutume d'orner les sapins,
mais en fait il doit cette tradition aux ancêtres des Turcs modernes",
explique-t-elle dans un entretien accordé à RIA Novosti lundi.
"Bien avant qu'elles ne s'installent en Anatolie, les tribus turques
associaient déjà le sapin à l'Arbre de Vie. Pour l'orner, obligatoirement dans
la nuit du 22 décembre, pendant la "fête de la renaissance", on
choisissait un sapin blanc qui ne poussait qu'au Turkestan (Asie
centrale)", a-t-elle poursuivi.
Apporté à la maison et orné de rubans multicolores, le sapin
"recevait" des dons au Tout-Puissant, pour que le nouvel An apporte
le bonheur. Des plats spéciaux étaient cuisinés à l'occasion de la fête de la
Renaissance qui était célébrée en famille, précise la femme écrivain turque.
Selon elle, l'Europe a emprunté cette tradition aux Huns, nomades turcophones,
qui créèrent un immense Etat s'étendant de la Volga au Rhin.
"Au tout début, la tradition de l'Arbre de Noël n'avait aucun rapport avec
le Christ, ce n'était que la fête de la "renaissance du Soleil",
assure l'interlocutrice. La fête de Noël ne fut officialisée qu'au IVe siècle
par l'empereur Constantin, fondateur de l'actuel Istanbul, mais bien après la
généralisation de la tradition d'orner les sapins dans le monde.
En Turquie, de génération en génération, on transmet d'autres légendes. D'après
l'une d'elle, dans les deux premiers siècles après J.C. les Anatoliens
suspendaient aux branches des sapins du gibier, en l'honneur du Dieu du Nouvel
an.
En vertu d'une autre légende, la déesse de la fertilité Cybèle interdit au dieu
Attis de se marier: ayant refusé d'obéir, il fut transformé par la déesse en
sapin.
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