1898 – Louis Renault, jeune constructeur automobile, va créer sans le vouloir la « Course au Ralenti » de Montmartre.
Le soir de Noël, Louis sort sa 1ère invention, un Tilbury, et va fêter
la nativité avec des amis, dans un cabaret de Montmartre.
La chaleur des banquets aidant, les convives intrigués par le véhicule
de Renault, et curieux d'en savoir plus, se pressent autour du petit
véhicule.
Un des clients lui demande de la faire rouler et, jouant le jeu, Louis
parie que sa voiture peut remonter la rue Lepic, longue de 700 mètres
et possédant une pente de 13 %.
Cette rue est à l'époque le cauchemar des automobilistes.
Louis entame alors sa montée vers Montmartre et arrive au sommet, sans
poser pied à terre, et sans avoir recours à la moindre aide.
Impressionnés, 12 spectateurs éméchés lui commandent un véhicule.
1922 - Louis Renault est désormais un industriel très connu.
Un journaliste, Pierre Labric, a l'idée de lancer une course intitulée "La course au ralenti de Montmartre".
L'idée est toute simple puisqu'il s'agit de refaire le trajet que Renault a effectué en 1898.
En partant du restaurant "La Pomponnette", 24 rue Lepic, les
participants doivent rallier la Place du Tertre, le plus lentement
possible, sans jamais s'arrêter.
L'engouement est rapide et de nombreux amateurs se bousculent pour
participer à cette épreuve. Motocyclistes comme automobilistes, tous
vont tenter l'exploit de gravir la côte en un maximum de temps, sans
mettre un pied à terre pour les premiers, sans caler pour les seconds.
Durant les premières années, les pilotes de motocycles mettront une
quinzaine de minutes pour gravir la pente alors que les conducteurs
d'automobiles prendront plus de plaisir en la gravissant en une bonne
demi-heure.
Certains sont arrivés à gravir la rue Lepic en 2 heures, soit une vitesse de 0,3 km/h.
La légende dit même que d’autres ont mis près de 24 heures, mais ils se sont certainement arrêtés dans tous les cafés du coin...
La course n’existe plus aujourd’hui.