Noël le paradoxe temporel
A Noël rares sont ceux
qui sortent des sentiers battus ou innovent dans leurs pratiques
noélistiques, Noël n’est guère enclin à la nouveauté, quoique cette
fête se renouvelle en permanence et à bien des égards, Noël se voudrait
une continuité d’une pratique qui se fixe dans l’enfance, un moment où
l’enfant croit en l’adulte et où l’adulte retrouve son âme d’enfant,
ainsi que les joies inhérentes à cette période fantasmée dans le
souvenir et mythifiée dans la mémoire.
D’aucuns voudraient que le temps s’arrêtât à Noël afin de revivre les
Noëls de leur enfance, de retrouver les décors, l’atmosphère de la
maison familiale, les odeurs de la cuisine, les réveillons, les
sourires des siens, de ceux qui ne sont plus, de ceux qui ont perdu
leur innocence au fil des ans.
Noël nous réinscrit dans une filiation, dans la grande lignée humaine.
Certes, Noël est fêté comme une « lumière nouvelle », un soleil espéré
qui nous irradiera de sa chaleur, mais chacun vit Noël comme un temps
figé, comme un retour en arrière, se cramponnant à la « tradition »,
perpétuant des faire et des dires d’un temps révolu tout en recréant de
nouvelles pratiques.
Noël est un paradoxe.
A Noël la lumière jaillit
Noël est l’instant clé,
le moment phare de l’année, l’espace de temps où les liens avec l’autre
prend de l ‘intensité où l’absence de l’autre est ressentie avec plus
d’acuité et de sensibilité, la famille embellit ou manque en ce temps
de Noël.
Noël est ce besoin de rencontre et de partage, Noël est ce besoin de retisser les liens et de se renouveler dans la joie.
Noël est un temps d’espérance dans cette nuit hivernale où la lumière
se fait rare et le froid parfois rude. Une espérance que nous
rattachons à la naissance du Christ, à une lumière qui monte du ciel.
Et dans ce monde en panne d’espérance, qui nous englue dans la routine,
les soucis et l’ennui, Noël nous invite vers l’autre, Noël est un temps
commun, un temps à partager dans la lumière du Christ ou dans
l’espérance.
Lors
des fêtes de Noël, il est temps de chasser les soucis, remiser les
chagrins, d'atténuer les douleurs, pour ne laisser place qu’à l’amour,
à la joie et à la paix.
Noël est un temps nostalgique où le manque prend des allures d’abondance.
Lors de la seconde guerre
mondiale la Guadeloupe sous le règne du gouverneur Sorin fut une terre
de pénurie, il manquait de tout à cause de l’occupation et du blocus
opéré par les sous-marins allemands. Les Guadeloupéens se souviennent
du « temps de Sorin » comme la pire période qu’ils ont eu à vivre
depuis l’abolition de l’esclavage.
Titor Déglas dans commentaire nous trace les souvenirs de Noël son
enfance en Temps-Sorin, il évoque la disette mais en lisant nous
emplissons de son émotion.
« Avant la Guerre 39-45, en Temps-Sorin et après, il n'y avait pas de
jouets et la misère était grande dans les bourgs et les campagnes.
Curieusement, ce sont l'Eglise (avec la Messe de Minuit) et l'Ecole
laïque qui ont donné chacune un sens à la Noël : l'anniversaire
symbolique de la naissance du Christ (en fait le solstice d'Hiver) et
la fête des enfants avec l'arbre de Noël en filao (il n'y avait pas
d'épicéa). Les élèves entonnaient "Mon beau sapin" et on essayait
d'avoir froid ! Nous, les garçons, nous avions déjà fabriqué nos
propres jouets (voiturettes-à-roues-à-bobines, billes en terre cuite, «
matronnes » pour nos soeurs, etc.).
Le soir, en dehors de l'église, les bourgs étaient plongés dans le
noir, avec un magnifique ciel étoilé où vers minuit la constellation
d'Orion se trouvait au zénith. Les lumières vacillantes des cases et
des grandes maisons donnaient seules des directions aux fidèles de la
nuit. Chacun attendait le réveillon pour chanter les cantiques et
déguster le ragoût de cochon et les pois d'angole. Beaucoup s'en
allaient se coucher sans pas grand chose.
An fè Nwèl an kabann an mwen !!!! »
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Odin
« Le solstice d’hiver était l’occasion d’énormes beuveries nocturnes
chez tous les peuples nordiques qui aspiraient à la « renaissance » du
soleil et à la fin des glaciations hivernales. Odin, dieu pivot de la
mythologie nordique, venait alors au secours des hommes en détresse.
Représenté comme un vieillard bienveillant, il luttait contre les
démons et le froid : sous l’appellation Ullr ou Yule, il était vénéré
devant l’âtre ou flamboyaient des bûches de sapins. Il visitait tous
les fidèles avec un traîneau tiré par des rennes ou des cygnes. »
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La lanterne de Noël
Une lanterne pour éclairer son chemin dans les ténèbres et s’extirper des peurs que la nuit engendre.
Une lanterne symbole de connaissance et d’intelligence, une lumière qui
éclaire le monde des hommes et protège un feu fragile qui au moins coup
de vent s’éteindrait.
La lanterne est comme une lumière qui se partage et se transmet.
Le crèche
Le « praesepe » existait déjà à Rome dans le haut Moyen Âge, à
l’oratoire de Sainte-Marie Majeure, confectionné sur le modèle de la
grotte de Bethléem. Mais on attribue à saint François d’Assise
l’invention de la crèche au XIIIe siècle.
Au seuil
Ouvrez les gens
Ouvrez, ouvrez les gens, ouvrez la porte,
car je frappe au seuil et à l’auvent,
ouvrez les gens, ouvrez votre porte,
je suis Noël, celui qui apporte la paix
la joie, la liesse et le bonheur.
Ouvrez les gens,
Ouvrez la porte de votre cœur pour recevoir la paix de Noël.
Ouvrez, ouvrez les gens, ouvrez la porte afin de recevoir la lumière renouvelée.
Ouvrez vos cœurs pour accueillir l’espoir, ouvrez les gens, j’ai à vous offrir la charité et l’amour en ce temps de Noël.
Je vous souhaite joyeux Noël et bonnes fêtes de jour de l’an !
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Sommaire
Pâtissons lors de l’Avent
Il y eut un temps où
pendant l’Avent les cuisines de nos grands-mères et peut-être de nos
mères s’emplissaient des odeurs alléchantes des biscuits qui cuisaient
dans le four.
Tous ces biscuits épicés, anisés, à la cannelle donnaient une odeur particulière à cette période de Noël.
Il y avait ces petits gâteaux alsaciens parfois suspendus dans le sapin telles les bredeles, les springerles, les zimtsternes, les schwowebredeles…
Ces biscuits, jadis étaient offerts par les parrains et les marraines,
des cadeaux alimentaires donnés de main à main ou offerts dans les
souliers.
Renouons le temps de Noël avec les traditions ancestrales.
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