Christmas
Leur Christmas n'en a pas moins la gaieté d’une noce
et l’éclat d’une cérémonie.
C’est d’abord la fête des enfants – à
Londres aussi bien qu’à Paris - et
l’Angleterre, qui a tant de défauts,
les rachète tous d’un coup, à mes
yeux par son respect de la liberté
et de la gaieté de l’enfance.
Au jour de Noël, la respectability
et le cant abdiquent devant la souveraineté
des marmots, avec une belle humeur et une bonne grâce
qu’on ne soupçonnait pas chez ces mamans qui
ont l’air si insignifiant et si froid, chez ces papas qui
aiment tant à avoir le menton scié par leur col,
les dents crispés, l’air grave – les dauphins sont rois !
les Anglais aiment la marmaille, petits garçons,
petites filles, à la bonne manière ; on les
laisse jouer, crier, s’empiffrer, se battre :
tant pis pour eux ! On ne leur fait pas la
leçon et on ne les gronde pas (dans leur intérêt)
comme en France.
Quelle fête autour des cadeaux de Christmas devant
Les belles gravures, et sous le dangereux misteltoe.
Jules vallès, La rue à Londres, 1884
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