Il fait un froid de canard, le
temps est humide et il fait nuit noire sur les Grands Boulevards, une
foule compacte obstrue les larges trottoirs bordant les magasins, on
n’avance pas tant l’affluence est forte en cette période de Noël,
l’avenue est tout autant embouteillée par les voitures.
Je me risque aux Galeries Lafayette, les magasins de luxe (
Dior, Louis Vuitton, Hermes, Givenchy…)
s’étalent dans ces murs comme des croissants dans une boulangerie. En
passant mon œil s’arrête sur un comptoir où des montres sont exposées à
des prix allant de 3 500 à 22 000 euros, je me dis que la crise n’est
pas pour tout le monde.
La clientèle nombreuse fait foule, on doit presque jouer des coudes
pour se frayer un passage entre les stands des parfumeurs et des
bijoutiers, pas le temps de s’arrêter la foule presse à la circulation,
le moindre arrêt occasionne l’embouteillage, on a l’impression que
c’est la ruée vers l’or.
J’essaye de gagner le centre de ce grand magasin pour photographier le
sapin de Noël, mais je me débats dans cette foule qui freine la
circulation, on se bouscule, il y a des clients, des curieux à n'en
savoir quoi faire. Les vigiles tentent de canaliser le flux
circulatoire, il ne faut pas être agoraphobe pour se retrouver dans
cette foule en proie à la fièvre acheteuse.
Sous la coupole somptueuse, centenaire, un sapin inversé prend racine
dans les nervures architecturales du dôme magnifique. Féerique, de
toute beauté, haut de 25 mètres le sapin inversé, interroge, pourquoi
l’ont-ils inversé, quelle signification donnent-ils à cette inversion ?
On a peine le temps de s’interroger ou de s’extasier devant le
spectacle qu’offre ce sapin, la densité de la foule oppresse, la foule
étouffe, elle rend le lieu insécure.
Je conviens, qu’il me faudra revenir après le 24 décembre quand il y
aura moins de monde pour contempler ce sapin et assister au spectacle
de son et lumière.