Récemment le monde Occidental Chrétien fut secoué par la parution d'un livre
intitulé "Le mythe de l'incarnation de Dieu", qui a été publié en
Grande Bretagne. Ce livre qui remet en cause le point de vue Chrétien traditionnel
de la divinité de Jésus, n'a pas été écrit par un non-Chrétien ou un
ecclésiastique marginal, mais par sept respectables théologiens Britanniques ;
dont six Anglicans, le septième est un professeur de théologie de l'université
de Birmingham. Ce groupe fut, en outre, aidé par un professeur de théologie au
Christ Church Collège à Oxford qui est aussi un ancien directeur de la
Commission Doctrinale Britannique.
Dans ce livre, ces auteurs nous révèlent que dans le nouveau Testament,
les références données à Jésus comme étant le fils de Dieu sont essentiellement
d'ordre poétique et ne doivent en aucun cas être prises à la lettre. Ils
expliquent que Jésus n'a jamais prétendu être de nature Divine. Mais en fait,
ce fut au cours des premiers temps de l'ère Chrétienne que cette nature Divine
fut promulguée, sous l'influence d'idées païennes. Jésus lui-même n'a jamais
enseigné la doctrine de la Trinité ou qu'il était un fils de Dieu envoyé sur la
terre pour racheter par sa mort les péchés de l'humanité. Par conséquent,
concluent les auteurs, Jésus n'était pas Chrétien.
Ces révélations ont fait l'effet de choc chez beaucoup de Chrétiens ordinaires
qui adoraient Jésus comme une divinité depuis leur enfance.
Les sources bibliques
Elles indiquent à l'évidence que les documents chrétiens les plus anciens, les
épîtres attribuées à «Paul», ne se rapportent pas à un Jésus historique, mais à
une figure spirituelle connue de toutes les sectes gnostiques comme celle de
l'archétype du «sauveur» : «Dorénavant, nous ne connaissons plus Jésus-Christ
en tant qu'homme mais comme un signe, un principe.» II Corinthiens V, 17)
Les quelques références «historiques» à une existence réelle de Jésus
mentionnées par les épîtres sont de façon tout à fait concluante des
interpolations et des contrefaçons. Comme le fait justement remarquer Édouard
Dujardin, la littérature paulinienne "ne fait nulle part mention de
Pilate, ni des Romains, ni de Caïphe, ni du Sanhédrin, ni d'Hérode, ni de
Judas, ni des «saintes» femmes, ni d'aucun des personnages du récit évangélique
de la passion, et sur celui-là elle ne fait jamais la moindre allusion; en
définitive, elle ne mentionne absolument aucun des «événements» de la passion,
directement ou par allusion." - Histoire antique du dieu Jésus, par
Édouard Dujardin, p. 33.-.
- AUGSTEIN Rudolf, Jésus Fils de l'Homme. Traduit de l'allemand par
Michel-François Demet, Gallimard, 1975, 389 p.
Ce livre présente l'intérêt de soulever les véritables questions : "De
quel droit les Églises chrétiennes invoquent-elles un Jésus qui n'a peut-être
pas existé, des doctrines qu'il n'a pas enseignées, une toute-puissance qu'il
n'a pas accordée, une filiation divine qu'il n'a pas lui-même tenue pour
possible et qu'il n'a pas revendiquée ?" (p. 9); quoique l'auteur ait fait
le choix de s'en tenir à la vue la plus communément répandue, celle de
l'historicité de Jésus-Christ, l'argument étant qu'il a bien fallu un homme
auquel les petites gens qui l'entouraient attribuaient des qualités
particulières et qui connut une fin tragique, sans quoi "l' immense élan
du christianisme primitif" eût été incompréhensible, il admet
cependant l'existence de ce «noyau personnel» constitué, comme chacun sait, par
le paulinisme (p. 26). En quoi ces questions peuvent-elles bien nous importer ?
Elles nous importeront, répond R. Augstein, "aussi longtemps que les
Églises prétendront intervenir dans les choses de la vie humaine au nom d'une
autorité surhumaine. Divorce, contraception, avortement, peine de mort,
euthanasie, guerre atomique : tous ces problèmes d'une réalité brûlante
devraient se trancher du point de vue absolu d'un maître divin dont la réalité
est aujourd'hui mise en doute par les théologiens eux-mêmes ! Mais ceux-ci
n'accomplissent ce travail critique qu'en milieu fermé, avec une discrétion qui
touche à la dissimulation." (4e de couverture). Et, on ne peut dès
lors que mieux comprendre cette déclaration du pape Paul VI, citée p. 10 :
"Dieu n'a pas livré les Saintes Écritures aux gens cultivés pour qu'ils
en jugent eux-mêmes, mais à son Église". "L'institution qu'est
Église ne peut se maintenir que si elle affirme son droit à imposer aux hommes
sa discipline : Et comment le pourrait-elle sans que ce droit vienne d'en haut
?" (ibid.).
La polémique
En dépit de toute cette littérature produite sans interruption et de
l'importance du sujet, il y a chez le public un sérieux manque d'éducation
formelle et étendue concernant la religion et la mythologie, et la plupart des
individus sont terriblement mal informés à ce sujet. En ce qui concerne le
christianisme, par exemple, on enseigne à la majorité des personnes, dans la
plupart des écoles et églises que Jésus-Christ était une figure historique et
réelle, et que la seule polémique le concernant est que certains le perçoivent
en tant que fils de Dieu et Messie, alors que d'autres non. Cependant, bien que
ce soit le débat le plus évident dans ce domaine aujourd'hui, il n'est pas le
plus important. Aussi choquant que cela puisse paraître à l’homme de la rue, la
polémique la plus profonde et durable à ce sujet est de savoir si un individu
appelé Jésus-Christ a réellement existé.
Bien que cette controverse puisse ne pas être évidente au vu des publications
habituellement disponibles dans les librairies populaires, quand on examine
cette question de manière plus approfondie, on trouve un énorme volume de
littérature qui démontre à maintes reprises, logiquement et intelligemment, que
Jésus-Christ est un personnage mythologique au même titre que les hommes-dieux
grecs, romains, égyptiens, sumériens, phéniciens ou indiens, qui sont tous
actuellement perçus comme des mythes plutôt que comme des personnages
historiques. En fouillant plus avant dans cette grande quantité de documents,
on peut découvrir les preuves que le personnage de Jésus est basé sur des
mythes et des héros beaucoup plus anciens du monde antique. On s’aperçoit alors
que cette histoire n'est pas une représentation historique d'un charpentier
rebelle juif qui s'incarna physiquement dans le Levant il y a 2 000 ans.
Autrement dit, on a démontré continuellement pendant des siècles que le
personnage de Jésus-Christ, a été inventé et ne dépeint pas une vraie personne
qui soit aurait été le fils de Dieu ou qui aurait ensuite été transformée en un
surhomme par ses disciples enthousiastes.
Dans "La contrefaçon dans le christianisme", Joseph Wheless dit :
"Les évangiles sont tous des contrefaçons sacerdotales rédigées plus
d’un siècle après leurs prétendues dates. " Ceux qui ont inventé
certains des évangiles et des épîtres "alternatifs" qui furent écrits
approximativement pendant les deux premiers siècles C.E. ont même admis qu'ils
avaient forgé les documents. La contrefaçon pendant les premiers siècles de
l'existence de l'église était manifestement effrénée, si commune en fait qu'une
nouvelle expression a été inventée pour la décrire : "Fraudepieuse."
Une telle tromperie est fréquemment admise dans L'Encyclopédie Catholique.
Certains des "grands" pères de l’église, tel Eusebius, ont été
reconnus par leurs propres pairs comme étant d’incroyables menteurs qui ont
régulièrement écrit leurs propres fictions sur ce que "le seigneur"
avait dit et fait pendant "son" séjour allégué sur la Terre.