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Noël
en perdition, Noël de résistance
Le
paysage noèlesque est en perpétuelle mutation, depuis des temps immémoriaux ne
cesse de se recréer, de se transformer quant à l’objet de l’honoration ou le
prétexte de l’adoration, lui aussi mouvant ou fluctuant.
De
la fête du solstice d’hiver, de Nemrod redivivus, d’Osiris, de Tammuz, de
Saturne, Janus, du Sol invictus, de
Mithra, de Wotan, de Jésus, en fait de tous les dieux solaires, ce fut une même
croyance, qui présida à l’instauration
de ce culte ou des célébrations de
Noël, sans doute une pratique antédiluvienne ou la commémoration d’un événement
cataclysmique - en tout cas, un fait mythologique a préludé à sa naissance.
Quelle
que fut la divinité honorée lors de ces pratiques noélistiques, ce le fut dans
la plus grande des ferveurs, un fait
religieux qui transcendait l’homme, l’individu l’incluant dans une communauté
élargie.
Le
temps ayant fait son œuvre, les modalités de la fête ont évolué, car nous
sommes dans une période d’athéisme, de rejet du christianisme et
de repli du catholicisme, la religion qui est le principal vecteur des fêtes de Noël.
Le
culte originel est perte de sens, Noël a perdu son dieu, à moins que cette
divinité ne se soit adaptée à nos évolutions sociétales, nous pouvons la
nommer : consumérisme.
D’ailleurs,
l’enfant qui au 19e jusque
vers la fin du 20e siècle était le pilier de la fête, désormais n‘est plus
qu’une variable.
Noël
a quitté la liesse populaire, n’étant plus qu’une joie contenue, se déroulant
loin de la foule, si ce n’est dans ses aspects commerciaux, car le Noël public
s’est réfugié dans les marchés de Noël
ou dans les hypermarchés où les consommateurs se précipitent en masse pour
acheter, quoique la crise économique et l’appauvrissement des populations tendent à freiner les dépenses…
Cependant,
il faut admettre que la célébration de Noël devient honteuse, les laïcs et les
musulmans, du moins la frange la plus intransigeante ou fanatique avec la
complicité de bon nombre d’élus, boutent Noël hors de l’espace public. Noël est
évincé, les crèches sont décriées, le
père Noël a de plus en plus de mal à renter dans les écoles, quant à
l’enfant Jésus, il n’a plus droit de
citer le jour de sa fête, car après tout le sens de Noël reste la célébration
de la naissance du sauveur, la naissance de Jésus, il faut avouer que ce n‘est plus le cas
aujourd’hui.
Ils
se sont conjugués pour assassiner l’imaginaire de Noël, sans pour autant le
remplacer par un autre merveilleux. Nos Laïcs, athées et autres tuent le
mystère et la beauté de Noël, ils font
bois de tout feu pour imposer leur monde
sans rêve, sans tradition, sans symbole.
Plus
que jamais, il nous importe de résister à leurs valeurs mortifères, tant en
favorisant les fêtes de Noël, transmettre sa mémoire et sa pratique à nos
enfants, afin qu’ils fassent perdurer
l’esprit de Noël, l’esprit de partage et d’amour.
Joyeux Noël aux hommes de la terre !
Evariste Zephyrin
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